Comme un lierre parasite ? Non, merci ! — PERSONNE

«  Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents. » Antonio Gramsci (1)

Le BretSi tu laissais un peu ton âme réfractaireLa fortune et la gloire…

Cyrano Que me faudrait-il faire ?Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,Et comme un lierre obscur qui circonvient un troncEt s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,Des vers aux financiers ? Se changer en bouffonDans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?Non, merci. User de connivence plus que de don ?Avoir un beau carnet d’adresses ? Un pantalonQui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…Non, merci. Se faire flagorneur des puissants,Et, à l’opposé, contempteur des simples gens ?Avoir toujours pour l’élite l’encensoir bien véloce,Et pour la multitude les crocs les plus féroces ?Non, merci. Savoir à son milliardaire complaire,Jouer à la bayadère et la foule distraire ?Non, merci. Zélateur du calcul égoïste,Se faire l’apôtre de la doxa capitaliste,Voire hussard noir du néolibéralisme,Jusqu’à l’apothéose, jusqu’aux cataclysmes ?Non, merci. Croire au marché pur sans entrave ?Que jouir au détriment d’autrui n’est pas grave ?Être pour les médias, possessions des nantis,Un dispensateur de bonnes paroles ? Non, merci !Travailler à se construire une jolie renommée,Devenir ce falot influenceur primé,Cette cheville ‘‘ouvrière’’ achetée à bon prix ?Vendre toujours au plus offrant son bel esprit,Jusqu’à être, par ses nombreux pairs, jalousé ?Non, merci ! Calculer, compter, thésauriser ?Se faire laudateur plutôt que pamphlétaire,Pisse-copie plutôt que journaliste exemplaire ?Confondre information et communication,N’être plus de la propagande que le porte-coton,De la raison du fort, du Prince de Machiavel,Que la voix servant « l’hégémonie culturelle » ?Non, merci ! Devenir comme une caricature,Au service de cette nocive démocrature ?Non, merci ! Être, pour ses principes, oublieux ?Se faire docilement le porte-voix pointilleuxDe la « révolution passive », des buts élitaires,Tous viols de la souveraineté populaire ?Non, merci ! Puis dauber…

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Auteur: PERSONNE Le grand soir