Si vous parcourez les annonces Airbnb en vue d’une escapade d’un week-end, non seulement vous allez vérifier les équipements des logements, mais vous ferez également défiler les commentaires des clients précédents. Si vous mettez votre maison en location sur la même plate-forme, vous examinerez minutieusement les clients potentiels au préalable. N’est-ce pas ?
En effet, tout le monde veut être rassuré, surtout lorsqu’il s’agit de laisser entrer des étrangers chez soi. Comme le soulignait un article du New York Times en 2018 :
« Personne ne veut louer à une personne qui a fait du dernier logement occupé un bordel improvisé ou un repaire de drogués ».
Après tout, les plates-formes en ligne telle qu’Airbnb, Turo ou Uber ne peuvent en aucun cas contrôler chaque transaction. C’est pourquoi, pour maintenir la confiance dans leurs plates-formes, elles décentralisent le contrôle vers les utilisateurs. Comment ? Par le biais d’évaluations – tout en conservant la maîtrise de l’infrastructure de contrôle.
Auto-descriptions enjouées
Dans notre article de recherche, qui s’appuie sur les données empiriques de la thèse de doctorat de Pénélope Van Den Bussche, prix 2019 de la meilleure thèse en comptabilité de l’Association Francophone de Comptabilité, nous montrons que ce type de structure de contrôle, fondé sur les processus d’évaluation peer-to-peer (pair à pair), attise le narcissisme des utilisateurs. En effet, les loueurs comme les locataires comptent sur les évaluations qu’ils donnent et reçoivent pour réaffirmer des caractéristiques personnelles. Autrement dit, les utilisateurs ne sont pas seulement engagés dans la maximisation monétaire. Ils cherchent également à augmenter leur propre valeur en tant que personne et la plate-forme les incite à agir de la sorte.
Pour étudier les mécanismes par lesquels les utilisateurs s’approprient le système d’évaluation, nous avons…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Pénélope Van den Bussche, Doctorante en Sciences de Gestion, ESCP Business School