Comment améliorer la résilience à la sécheresse : l’exemple des agrumes

Le changement climatique est caractérisé par des événements extrêmes qui ne font qu’augmenter en fréquence et en intensité partout dans le monde. Le bassin méditerranéen, par exemple, est classé parmi les hotspots du changement climatique, où les épisodes de sécheresse sont les contraintes majeures pour les productions agricoles, telles que les agrumes.

Première région agrumicole française, la Corse est réputée pour sa production de qualité. Les perturbations climatiques, toujours plus fréquentes et intenses, exigent de développer des stratégies pour sélectionner des variétés adaptées à un climat plus contraint et qui répondraient également aux attentes du marché.

Les plantes n’ont pas d’autres moyens que de subir les assauts des perturbations du climat : elles doivent s’adapter sous peine de disparaître. Quels moyens mettent-elles en œuvre pour développer leur tolérance à ces contraintes environnementales ? Pourquoi certaines plantes sont-elles plus sensibles que d’autres ? Comprendre les mécanismes impliqués dans la tolérance aux stress permettrait d’optimiser la sélection des variétés de fruits, afin de pérenniser les productions agricoles.

Stressées, les plantes ?

Une plante peut être confrontée à différents types de stress au cours de sa vie. Les stress biotiques, induits par des organismes vivants (parasites, ravageurs…), se distinguent des stress abiotiques qui, eux, sont le fruit de perturbations climatiques (sécheresse, températures extrêmes, carence en nutriments…). Que se passe-t-il concrètement dans la plante lorsqu’elle perçoit ce signal de stress ?

En conditions climatiques optimales, la plante s’alimente en nutriments et en eau, qui sont transportés des racines aux feuilles. Ces dernières sont le lieu de la photosynthèse, processus indispensable à la croissance végétale, qui permet d’utiliser l’énergie du soleil, le CO2 et l’eau captés pour produire des sucres et dégager de l’O2.

Ces flux de gaz sont contrôlés par des cellules spécialisées situées à la surface des feuilles, appelées « stomates ». Elles agissent comme de véritables portes d’entrée et de sorties des gaz et permettent également à la plante de transpirer pour réguler sa température. Le déroulement correct de la photosynthèse permet, de plus, de maintenir un équilibre entre l’énergie lumineuse captée et celle utilisée pour la production de sucres.

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En conditions de stress environnemental, la première réponse de la plante va être de fermer ses stomates pour limiter les pertes en eau, mais cela ralentit également l’entrée du CO2. La photosynthèse est alors perturbée, tout comme les flux entre les racines et les feuilles, diminuant ainsi la croissance végétale.

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Auteur: Radia Lourkisti, Enseignante chercheuse contractuelle, Université de Corse Pascal-Paoli