Comment des bulbes de fleurs traités rendent résistantes des moisissures dangereuses pour la santé

Quel est le rapport entre les bulbes de tulipe et l’aspergillose, une grave maladie due à un champignon microscopique, la moisissure Aspergillus fumigatus ? C’est ce que nous avons tenté de découvrir au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Besançon.

Depuis une vingtaine d’années, le nombre de cas cliniques d’aspergillose dus à des souches d’Aspergillus résistant aux antifongiques les plus utilisés est en augmentation. Or ces mêmes antifongiques sont également utilisés dans le domaine agricole et en horticulture.

Nous nous sommes demandé si le fait de planter, à l’hôpital, des bulbes de tulipes traités aux antifongiques pouvait faciliter l’émergence de souches résistantes transmissibles à l’être humain.

Les résultats que nous avons obtenus suggèrent que l’utilisation de tels bulbes pourrait effectivement favoriser le développement de résistance aux antifongiques.

Ces résultats posent particulièrement question dans le contexte actuel de suspension du plan Écophyto, dont l’objectif était de réduire l’usage des pesticides et fongicides en agriculture…

L’aspergillose invasive, une maladie opportuniste mortelle

L’aspergillose est une maladie causée par des champignons microscopiques (moisissures) du genre Aspergillus. Elle peut se manifester sous forme d’infections localisées, d’infection disséminée mortelle ou de maladies allergiques, et toucher de nombreux organes (rein, sinus, peau, sang…).

En France, il s’agit de la troisième cause d’infection fongique invasive. Principalement causée par Aspergillus fumigatus, l’aspergillose touche les personnes immunodéprimées, en particulier les patients ayant reçu une greffe de moelle osseuse ou d’organe, ainsi que les patients sous traitements anticancéreux.

Les spores d’Aspergillus fumigatus sont omniprésentes dans l’air, dans les sols, sur les plantes agricoles, et dans le compost. De ce fait, l’inhalation de ces spores…

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Auteur: Gabriel Reboux, Chercheur senior, affilié au laboratoire de Parasitologie-Mycologie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon, Université de Bourgogne – UBFC