Comment développer une finance verte dans les pays émergents ?

Lors de l’ouverture du forum Cartac en février 2023, Tobias Adrian, conseiller financier au Fonds monétaire international (FMI) et directeur du département Monnaie et marchés financiers, déclarait :

« Le changement climatique sera, selon moi, probablement l’un des principaux défis macroéconomiques, financiers et de politique de dette auxquels les pays membres du FMI devront faire face au cours des prochaines décennies. Pour relever ce défi, il faudra une augmentation massive et sans précédent des investissements mondiaux en faveur de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets. La bonne nouvelle, c’est qu’au rythme actuel de 630 milliards de dollars par an, cette montée en puissance a déjà commencé. »

Les pays émergents sont directement concernés par ces défis pour atteindre les Objectifs de développement durable des Nations unies. Dans des publications récentes du FMI, différentes caractéristiques et enjeux du marché des « green bonds » des pays émergents sont mis en perspectives. Il s’agit d’obligations, d’emprunts donc, émis sur les marchés dans l’objectif de financer un projet contribuant à la transition écologique.

Une photographie du paysage

Beaucoup de pays émergents n’ayant pas les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour investir dans la transition énergétique, les investisseurs privés semblent avoir un rôle important à jouer. Depuis le premier « green bond » émis par la Pologne en 2016, le mécanisme s’est bien développé. Rohit Goel, Deepali Gautam, and Fabio Natalucci du FMI indiquent dans une publication récente que l’année 2021 a représenté un tournant en la matière.

Émissions de Green bonds depuis 2014, répartition par devise, secteur et catégories d’émetteur.
Rohit Goel, Deepali Gautam et Fabio Natalucci (2022)

Au total, les…

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Auteur: Delphine Lahet, Professeur en sciences économiques, BSE, Université de Bordeaux