Comment devient-on astronaute ?

L’Agence spatiale européenne vient d’annoncer les noms des cinq nouveaux astronautes sélectionnés pour faire partie du corps des astronautes de carrière.

Côté français, il s’agit de Sophie Adenot, première femme française pilote d’essai d’hélicoptères, aujourd’hui lieutenant-colonel de l’Armée de l’air et de l’espace. Il s’agit de la deuxième femme française astronaute, 20 ans après Claudie Haigneré.

On compte également la Britannique Rosemary Coogan (doctorante au sein de l’agence spatiale française, le CNES), l’espagnol Pablo Álvarez Fernández, le Belge Raphaël Liégeois, et le Suisse Marco Sieber. John McFall, du Royaume-Uni, devient le premier « parastronaute ».

Onze réservistes ont également été sélectionnés et présentés au grand public, parmi lesquels le français Arnaud Prost.

John McFall.
ESA, CC BY

Cette nouvelle promotion rejoint ainsi les sept astronautes européens déjà en activité, parmi lesquels deux Italiens, deux Allemands, un Anglais, un Danois et bien sûr un Français, notre bien connu Thomas Pesquet.

Ils seront amenés à rejoindre la station spatiale internationale et y mener des expériences scientifiques : la situation d’apesanteur à bord de l’ISS permet en effet de pouvoir mener des expériences impossibles à réaliser sur Terre dans des domaines variés tels que la médecine, la biologie, la physique, les neurosciences ou encore la botanique.

Une destination plus lointaine attend également certains éléments de la nouvelle promotion… la Lune ! En effet, d’ici la fin de la décennie, des astronautes européens seront amenés à participer à trois vols à bord de la station orbitale « Gateway », qui sera en orbite autour de la Lune.

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À plus long terme, d’autres vols vers la surface de la Lune sont envisagés et les prochaines personnes à marcher sur la Lune pourraient être européennes.

Comment cette nouvelle promotion d’astronautes a-t-elle été recrutée ?

Des campagnes de recrutement d’astronautes en Europe, il n’y en a pas souvent. La dernière datait de 2009 : à l’époque plus de 8 000 candidats avaient postulé dans toute l’Europe, pour seulement six places en bout de course… Cette fois-ci, ce sont plus de 22 000 candidatures qui ont été envoyées en 2021, dont plus de 7 000 Françaises (5 400 d’hommes et 1 600 de femmes), la nation de loin la plus représentée parmi les postulants.

La série Datastronautes, sur la sélection et les missions des astronautes (CNES).

La sélection de ces nouveaux astronautes dure plus d’un an. Elle commence avec un certain nombre de critères d’âge, de formation et d’expérience : il fallait avoir entre 27 et 50 ans, être diplômé au minimum d’un master dans un domaine scientifique, avoir au moins trois années d’expérience professionnelle et parler un anglais courant – indispensable pour apprendre le métier dans un contexte international.

Rosemay Coogan.
ESA, CC BY

Si avoir un diplôme d’ingénieur ou un master de sciences (sciences naturelles, aéronautique, mathématiques, informatique…) ou être médecin, chercheur ou pilote, est indispensable pour postuler, devenir astronaute, c’est aussi être un véritable couteau suisse : plongée, aviation, parachutisme, musique, langues et expériences étrangères ; plus que des compétences techniques et scientifiques, les candidats doivent présenter des compétences opérationnelles.

Ce qu’on appelle les « soft skills » sont tout aussi importants. Il faut être capable de garder son calme sous la pression, rester motivé face à des horaires de travail irréguliers et des déplacements fréquents, s’adapter à son environnement, être un bon coéquipier par exemple.

On ne naît pas astronaute, on le devient

L’objectif de la sélection n’est pas de chercher des superhéroïnes et des superhéros, mais de mettre en avant des personnes qui ont le potentiel pour le devenir.

Pablo Álvarez…

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Auteur: Guillemette Gauquelin-Koch, Responsable des Sciences de la Vie au CNES, Centre national d’études spatiales (CNES)