Comment embrayer un réel changement écologique dans les grandes villes ?

La victoire électorale d’élu·e·s écologistes, lors des dernières municipales, est une incroyable opportunité pour démontrer aux sceptiques et aux opposants farouches à toutes sensibilités environnementales, qu’il est possible de substituer à la « logique du toujours plus », celle du « toujours mieux ». Bien sûr, il ne convient aucunement de sous-estimer la puissance des partisans du productivisme, capables de se transformer en militants d’une vaine et trompeuse « croissance verte »… Les médias dominants appartiennent aux bétonneurs et aller à l’encontre de leurs certitudes revient à rejouer le vieux combat du pot de terre contre le pot de fer ! Heureusement, il existe de vaillants magazines, comme celui-ci, qui veille à enquêter pour donner aux lecteurs des informations leur permettant de se positionner, sans dogmatisme aucun.

Thierry Paquot

Philosophe et essayiste, il a publié de nombreux ouvrages sur l’urbanisation planétaire, les utopies et la géohistoire de la pensée écologiste. Parmi ses derniers ouvrages : Mesure et démesure des villes, CNRS éditions, 2020 ; Pays de l’enfance, Terres Urbaines, 2022 ; Les Bidonvilles, La Découverte, 2022 et Rachel Carson. Pour la beauté du monde, Calype, 2023.

Imaginons une municipalité écologiste, je dis « une municipalité écologiste » comme exemple théorique, car une ville toute seule ne peut pas vraiment rompre avec le productivisme qui traverse toutes ses activités et ses prérogatives, il faudrait pour cela impulser un véritable changement et constituer des « biorégions »… Celles-ci relèvent encore de l’espérance. Revenons néanmoins à une municipalité qui souhaite entrer en « transition », qui a affiché dans son programme sa volonté de lutter contre le dérèglement climatique, les gaspillages énergétiques, l’artificialisation des sols, les diverses pollutions « ordinaires », l’abstentionnisme, l’écart grandissant entre les plus démunis et les mieux nantis, etc. Prêtons à ces élu·e·s des convictions sincères. Que peuvent-ils engager dès les premiers mois de leur mandature ?

Première action : écologiser le conseil municipal

Sans rêver au municipalisme écolo autogestionnaire que Murray Bookchin aurait, sans aucun doute, adoubé, je considère envisageable quelques changements. Avant de les expliciter, je dois réaffirmer haut et fort que l’écologie est une méthode (hodos en grec signifie « voie », soit un « cheminement ») qui combine en permanence, et sans les…

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Auteur: Thierry Paquot