Comment faire un potager quand tous les sols sont pollués ?

Quoi de plus sain qu’un légume sorti de son propre potager ? Et pourtant, ces petits bouts de terre que l’on a rendu nourricière sont soumis à de multiples pollutions. On ne peut les éviter, il faut désormais vivre avec, nous dit Bertille Darragon dans son ouvrage Jardiner dans les ruines, quels potagers dans un monde toxique ? (ed. Écosociété).

Elle nous explique ainsi comment faire avec toutes ces pollutions — aériennes, chimiques, plastiques, radioactives, aux métaux lourds… Mais nous incite aussi à nous indigner contre cet état de fait. Une somme de conseils pratique et de réflexions jardinières, issues de recherches approfondies et de dix ans passés à cultiver des terrains délaissés et à se former auprès de maraîchers.


Reporterre — Qu’est ce qui vous a amené à vous intéresser au jardinage, comme vous écrivez, « en contexte pollué » ? A priori, on se dit qu’il faudrait plutôt éviter de cultiver des terrains pollués !

Bertille Darragon — Je pense que l’on ne peut pas. Nous vivons dans un monde pollué. Prenons-en acte et faisons au mieux avec ça et contre ça. Ce n’est pas parce que le potager dont on dispose est pollué, qu’en arrêtant de manger ses légumes on aurait accès à des légumes moins pollués.

Donc mon objectif n’est pas du tout de dire aux gens d’arrêter de jardiner, mais plutôt de les inciter à faire attention à cela, et d’éviter les plus grosses pollutions. La lecture de mon livre peut sembler assez désespérante, mais c’est l’état du monde, pas spécifiquement de nos jardins.

Vous expliquez que les jardins potagers sont souvent sur des terrains particulièrement pollués, en tout cas les potagers laissés aux plus pauvres, et donc à ceux qui en auraient le plus l’utilité…

Typiquement, les jardins ouvriers sont souvent le long des grandes voies de transport. Quand, depuis une autoroute ou un train, on voit une succession de jardins, ils reçoivent les…

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Auteur: Marie Astier