« Mieux vaut mourir d’un cancer que mourir de faim », entend-on sur la plage qui borde la raffinerie de ville de Augusta, située au Nord de Syracuse en Sicile. Sur une bande de côte de 20 kilomètres s’alignent des usines et des déchetteries. C’est en 1949 qu’y sont construites les premières industries. Progressivement, cette zone devient le passage obligé pour raffiner le pétrole du Moyen-Orient avant d’inonder le continent européen. Ainsi, depuis les années 80, Augusta est devenu le pôle pétrochimique le plus important d’Europe.
« Il faut se rappeler qu’au début ces industries ont été accueillies comme un miracle, relève François-Xavier Destors, auteur-réalisateur du documentaire Toxicily qui sort en salles ce 18 septembre. C’était un symbole de bien-être, un eldorado pour ce territoire à qui l’on promettait le plein emploi et la fin de l’émigration massive. Aujourd’hui, on a basculé dans un paysage angoissant qui inspire plutôt la peur, une sorte d’enfer postindustriel qui fait parfois penser à Blade Runner. L’emploi se maintient par le chantage et les jeunes veulent à nouveau partir. Comment a-t-on pu laisser se commettre, en plein cœur de l’Europe, un tel crime environnemental et humain ? Comment a-t-on pu permettre le sacrifice d’un site au potentiel si extraordinaire ? »
Ici, nombreux sont les habitant
es qui ont eu un ou plusieurs cancers. Les cimetières sont anormalement remplis de personnes jeunes et d’enfants. « Il y a tellement de manières d’être contaminé au quotidien. L’ampleur du problème est criante, évidente, mais tous détournent le regard ou l’acceptent avec une sorte de résignation » ajoute François-Xavier Destors. Dans ce documentaire, celles et ceux qui ont accepté de parler tournent la tête vers l’ennemi, vers l’usine. Ils et elles sortent de cette résignation pour enfin regarder les…
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Auteur: Rédaction