Comment je me suis trompé à propos de Julian Assange (Consortium News) — Dean Yates

J’ai écrit un article pour l’éditeur en ligne australien Crikey juste avant la reprise des audiences d’extradition de Julian Assange en septembre 2020, dans lequel je régurgitais une calomnie qui a fait un tort énorme à sa réputation.

J’avais écrit que les journalistes australiens devraient cesser d’utiliser les publications de WikiLeaks dans leurs articles s’ils ne prenaient pas la défense d’Assange. Les journalistes aiment à penser qu’ils iraient en prison pour protéger une source. J’ai écrit que leur source souffrait dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, à Londres.

Le problème, c’est que j’ai aussi écrit qu’Assange avait publié sur Internet les journaux de guerre de l’Irak et de l’Afghanistan sans masquer les noms. J’ai eu tort et par paresse j’ai répété cette insulte qui apparaissait dès qu’on cherchait le nom d’Assange sur Google. Ça devait être vrai, non ? Deux partisans australiens bien connus d’Assange ont tenté de me corriger. À ma grande honte, je les ai ignorés.

Leurs propos me trottaient dans la tête, et j’ai récemment fait ce que j’aurais dû faire à l’époque : lire les arguments présentés par l’équipe juridique d’Assange lors des audiences d’extradition et les transcriptions des témoignages. J’ai vite compris à quel point je m’étais trompé.

Pourquoi devrait-on m’écouter ?

À Bagdad

J’étais chef de bureau pour le service de presse de Reuters à Bagdad lorsqu’un hélicoptère de combat Apache portant l’indicatif Crazy Horse 1-8 a tué 12 personnes, dont deux membres de mon équipe, le photographe Namir Noor Eldeen et le chauffeur Saeed Chmagh, le 12 juillet 2007. Namir et Saeed auraient été des statistiques oubliées de cette guerre illégale si Assange n’avait pas publié, en avril 2010, des images qu’il a fameusement appelées « Meurtre collatéral ». Grâce à Assange et Chelsea Manning, les noms de Namir et Saeed ne seront jamais oubliés.

Wikileaks disposait de centaines de milliers de documents qu’elle avait obtenus de Manning – les journaux de guerre et les câbles du département d’État – pendant une période considérable en 2010 et a déployé « des efforts extraordinaires pour les publier de manière responsable et expurgée », selon les conclusions présentées à un tribunal du Royaume-Uni. WikiLeaks a conservé des informations pendant qu’elle formait des partenariats médiatiques avec des organismes de presse tels que le Guardian, le New York Times et Der Spiegel pour gérer la diffusion des documents….

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Auteur: Dean Yates Le grand soir