Comment l’ « Europe sociale » est devenue un alibi pour la construction de l’Europe néolibérale

Alors que les élections européennes approchent et que le Parti socialiste – avec sa liste menée par Raphaël Glucksmann – nous fait une fois encore, la main sur le coeur, la promesse de l’ « Europe sociale », toujours à venir, il vaut la peine de revenir sur les rapports qui se noués historiquement entre la gauche et la « construction européenne ». C’est ce que permet le livre de l’historienne Aurélie Dianara Andry, Social Europe, the Road Not Taken (« L’Europe sociale, la voie qui n’a pas été empruntée »), paru récemment aux éditions Oxford University Press.

Elle y montre notamment qu’au cours des années 1970, les partis de gauche européens ont répondu à la crise de la social-démocratie en proposant des réformes plus radicales à mener au niveau transnational. Mais l’appel formulé alors à construire une « Europe sociale » a fini par servir de vernis et de contrepartie fictive à la construction – bien réelle – d’une Europe néolibérale.

Les travaux sur la montée du néolibéralisme mettent généralement l’accent sur l’épuisement du libéralisme intégré d’après-guerre au cours des crises économiques des années 1970 et sur l’internationalisation parallèle de l’activité économique. En Europe, ce dernier processus est surtout, et de manière controversée, associé au processus d’intégration européenne.

L’ouvrage d’Aurélie Dianara AndrySocial Europe, the Road Not Taken (« L’Europe sociale, la voie qui n’a pas été empruntée ») passe au crible les récits qui sous-tendent ces deux processus. L’ouvrage retrace les débats autour d’un projet politique de gauche à l’échelle européenne tout au long des « longues années 1970 ». Cette désignation rend compte de la remarquable période d’incertitude et de contestation qui a débuté avec les mouvements de protestation de la fin des années 1960 et s’est achevée avec le triomphe…

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Auteur: redaction