Comment le Département de l’Hérault a bidonné la consultation sur le LIEN

Alors qu’il reproche à l’opposition au projet routier du LIEN d’avoir milité dans le cadre de la consultation publique tenue récemment, le Département socialiste a lui-même usé de manœuvres politiciennes et détourné des salariés en leur enjoignant d’y participer de manière favorable.

Entre le 31 janvier et le 2 mars 2022, la préfecture de l’Hérault a organisé une consultation publique par voie électronique relative au dernier tronçon du LIEN (Liaison Intercommunale d’Évitement Nord). Ce projet routier porté par le Département de l’Hérault depuis une quarantaine d’années est présenté comme une desserte locale « durable » de 32 km visant à relier les communes du nord de Montpellier, bien qu’elle liera aussi les autoroutes A750 et A9. Les deux premiers tronçons ont déjà été réalisés et terminés au début des années 2000, mais la réalisation du dernier connaît depuis deux ans une forte mobilisation, écologiste et radicale, à son encontre. Une ZAD s’est même implantée l’an passé sur le tracé de la route et a pendant plusieurs mois drainé des dizaines d’occupant·es, avant d’être expulsée sous les ordres du nouveau Préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, en novembre dernier.

Cette consultation publique s’inscrivait dans le cadre d’une procédure de régularisation de l’arrêté de déclaration d’utilité publique du LIEN (DUP) émise en 2014. Elle fait suite à un recours portant sur l’étude d’impact du projet, déposé devant le Conseil d’État par la mairie de Grabels. Ce recours vient mettre en péril le projet actuel du LIEN, dans la mesure où il pourrait aboutir à l’annulation de son étude d’impact.

Cette dernière avait été diligentée en 2014 sous l’autorité du Préfet de Région, lequel avait par la suite légué à sa propre autorité environnementale le soin d’émettre un avis, permettant la déclaration d’utilité publique du projet. Or, depuis, des évolutions légales contraignent les autorités publiques à missionner une autorité environnementale indépendante dans le cadre de la DUP, quelle que soit la date de commencement du projet. Il s’agit naturellement de répondre dans un temps présent aux enjeux globaux actuels, climatiques et environnementaux.

C’est pourquoi le Conseil d’État a rendu un arrêt le 9 juillet 2021 enjoignant le Préfet de l’Hérault à saisir la MRAe (Mission Régionale d’Autorité environnementale) afin qu’elle se prononce sur la précédente étude d’impact. La MRAe a fini par rendre, le 28…

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Auteur: La Mule