Comment le gouvernement et les lobbies ont saboté la loi Climat ?

Près de 8 mois après le rendu du rapport final de la Convention citoyenne
pour le Climat, qui contenait 149 propositions, le projet de loi Climat qui
en reprend environ un tiers, voit le jour et soulève une question : que
reste-t-il des propositions de la Convention citoyenne et de l’engagement
démocratique du président ? 

Pour rappel, la Convention Citoyenne pour le Climat est une expérience
démocratique inédite qu’Emmanuel Macron a accepté de mettre en place à la
demande d’un collectif, les Gilets Citoyens, suite aux marches pour le
climat et au mouvement des Gilets Jaunes. C’est la toute première assemblée
citoyenne tirée au sort en France. La mission des 150 citoyens : réduire nos
émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% (par rapport à 1990) d’ici
à 2030 et ce, dans un esprit de justice sociale. 

Durant 9 mois, ils ont auditionné des experts, des ONGs, des
entreprises…débattus entre eux, ont travaillé de chez eux… tout cela pour
proposer des solutions pour faire face à l’urgence climatique sans mettre
personne de côté. Ils n’ont pas d’intérêt particulier si ce n’est que notre
société puisse continuer à vivre dans les meilleures conditions possibles et
sans abîmer davantage notre environnement.

Comment se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour que notre planète
reste habitable ? C’est l’enjeu de la Convention Citoyenne, un enjeu
démocratique majeur.  

Le président avait promis, à plusieurs reprises, de transmettre ses
propositions sans filtre par voie parlementaire, par voie réglementaire ou
via un référendum. C’est justement cette promesse du sans filtre qui donnait
tout son pouvoir à la Convention et aux mesures proposées par les 150
citoyens tirés au sort. 

Et pourtant elle n’a pas été respectée. Et, dans la Loi Climat censée
reprendre une grande partie de ses propositions, le gouvernement les a vidé
de leur substance.

Dès la publication du projet de loi, plusieurs rapports (du CESE, du Conseil
d’Etat, du Conseil National de la transition écologique et du Haut Conseil
pour le Climat) concluent qu’il n’est pas du tout à la hauteur de l’urgence
climatique actuelle. Le conseil d’Etat souligne d’ailleurs que ces avis ont
été rendus trop tard pour être pris en compte par le gouvernement et que
certaines mesures sont « inopportunes » voire « inutiles ».

Des centaines d’associations de défense de l’environnement dont le réseau
Action Climat ou encore GreenPeace…

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Auteur: Blast info