Depuis l’attribution du prix de la Banque de Suède en 2009 à Elinor Ostrom pour son approche originale sur la gouvernance des communs naturels, on a pu observer une circulation particulièrement intense de cette notion de communs hors de son champ d’origine et au-delà de la sphère académique. Cet attrait est particulièrement manifeste dans le champ culturel où elle a été mobilisée par différents collectifs militants, dans l’environnement numérique comme à l’échelle territoriale, pour favoriser l’expression de cultures participatives et de formes de gouvernance plus démocratiques.
Les communs culturels numériques
En ouvrant la voie à des modes inédits de production, de circulation et de réception de la connaissance, l’écosystème sociotechnique d’Internet a constitué un terrain propice à l’émergence de nouvelles formes de communs. La communauté du logiciel libre engagée en faveur de la construction de connaissances partageables et ouvertes avait déjà ouvert la voie vers ce que l’on appelle désormais les communs numériques.
Plus tard, ce sont des juristes américains spécialistes de la propriété intellectuelle et des activistes défenseurs des libertés sur Internet, inspirés par la communauté du logiciel libre et les travaux académiques d’Elinor Ostrom, qui ont mobilisé, pour la première fois, le registre sémantique des communs dans le champ culturel. Leur objectif était de défendre et de sécuriser juridiquement l’essor d’une culture populaire contributive et non marchande fragilisée par le renforcement de la législation sur le droit d’auteur apparue à la fin des années 90 – Copyright Extension Act (CTEA) et Digital Millenium Copyright Act (DMCA). En arrière plan, il s’agissait de s’opposer à une certaine vision de l’économie de la connaissance et de la culture désireuse de transformer toutes les formes de production de savoirs en marchandise.
L’invention des licences…
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Auteur: Maud Pelissier, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université de Toulon