Comment les data centers pourraient chauffer nos villes

Aux abords des villes, les data centers poussent comme des champignons. La France compte déjà 300 de ces entrepôts où s’alignent des serveurs informatiques. Et ce nombre va encore grandir : le gouvernement vient d’annoncer 35 nouveaux projets de centres et le projet de loi Simplification, examiné à l’Assemblée nationale jusqu’au vendredi 11 avril, doit modifier le Code de l’urbanisme pour donner les coudées franches au secteur : délais de consultation raccourcis, dérogations environnementales, communes écartées de la rédaction des plans d’urbanisme… L’État pourra passer en force sur les projets de data centers, qui seront estampillés « d’intérêt national majeur ».

La tendance est au gigantisme

Cette multiplication, qui vise à répondre aux besoins de l’intelligence artificielle, est d’autant plus problématique que la tendance est au gigantisme : « Il n’est plus rare de recevoir des demandes à hauteur de 100 à 200 mégawatts [MW], soit l’équivalent de la consommation électrique de villes comme Rouen ou Bordeaux », écrivait le gestionnaire du réseau d’électricité (RTE) en décembre 2024.

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Une croissance accueillie avec enthousiasme par la France, qui se positionne en nouvel eldorado numérique, à l’heure où des villes comme Amsterdam ou Dublin, terres d’accueil de nombreux data centers, décrètent des moratoires pour ne pas fragiliser leur système électrique.

Ces énormes structures ont besoin d’être maintenues à une température constante, autour de 30 °C. Les systèmes de refroidissement déployés captent donc une quantité colossale de chaleur, dite « fatale », qui se dissipe largement dans la nature. Elle pourrait pourtant être récupérée et utilisée pour, notamment, le chauffage de l’eau et des bâtiments, lorsque les centres se situent à proximité d’une usine ou d’une zone urbaine.

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Auteur: Erwan Manac’h