Comment les Français choisissent-ils leurs médias ?

Selon Reporters sans frontières, nous sommes entrés dans une ère de polarisation des médias, susceptible d’entraîner des fractures au sein des pays. La France n’échapperait pas à cette tendance, avec l’apparition de nouveaux médias d’opinion. Il est vrai que, sur Internet notamment, l’offre médiatique est aujourd’hui pléthorique. Chacun peut dès lors trouver le média qui correspond à ses préférences politiques.

Mais, au-delà de ce constat, que sait-on vraiment des critères qui influencent le choix des canaux par lesquels nous nous informons ? Dans une étude pour la Fondation Descartes publiée dans Mass Communication & Society, nous avons obtenu des réponses plutôt nuancées en ce qui concerne l’usage effectif des médias en France et l’influence de la proximité politique.

Une question d’orientation politique à relativiser

L’orientation politique des médias semble bien être un facteur qui compte dans ce choix. En effet, nous aurions tendance à préférer nous exposer à des informations qui vont dans le sens de nos opinions politiques – un phénomène que les chercheurs nomment « exposition sélective ». Aux États-Unis par exemple, la très républicaine chaîne Fox News est plébiscitée par les électeurs conservateurs, tandis que les progressistes affirment l’éviter et disent lui préférer CNN, située sur une ligne plus démocrate.

Cette exposition préférentielle à des médias du même bord politique s’expliquerait en partie par le fait que nous leur ferions davantage confiance. Des études montrent en effet que les individus estiment que les médias qui vont dans le sens de leurs opinions sont moins biaisés, et donc potentiellement plus dignes de confiance, que ceux qui proposent un point de vue opposé au leur.

Le risque d’une telle exposition sélective serait de nous enfermer dans une « chambre d’écho » médiatique, au sein de laquelle nos opinions se trouveraient…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Laurent Cordonier, Sociologue – Docteur en sciences sociales, Université Paris Cité