Comment les groupuscules d’extrême droite se recomposent après Génération identitaire

La présence de groupuscules violents affiliés à l’extrême droite dans les rues de Lyon durant les émeutes de juin 2023, ou plus tôt, lors de rassemblements organisés (tel le comité du 9 mai) tout comme la résurgence d’une menace terroriste d’ultra droite, souligne une forme de recomposition de ces mouvements, pourtant mis à mal ces dernières années par une série de dissolutions.

En 2019, l’association le Bastion social avait en effet été dissoute suivi de Génération identitaire (GI) et l’Alvarium en 2021, puis des Zouaves en 2022. Quels effets sur les fragmentations et sur les restructurations locales des différents groupuscules et de leurs militants ?

En prenant le cas de Génération identitaire, on s’intéressera à la manière dont se déroule une dissolution en interne et aux efforts déployés par l’organisation pour rester active.

2012-2021 : les années GI

GI est une association créée en 2012 par plusieurs cadres du réseau Une Autre Jeunesse. Elle est constituée d’un bureau national qui dicte la direction politique du mouvement et d’un réseau d’organisations à travers la France (GI Paris, GI Lyon, GI Toulouse, GI Rouen, etc.). En 2017, l’organisation revendique 3 500 adhérents (dont 300 militants actifs) et on recensait environ une trentaine de sections actives contre moins d’une dizaine en mars 2021. Les sections locales de GI vont d’une part, participer aux campagnes nationales et, d’autre part, former leurs militants et mettre en place des actions politiques au niveau régional.

Le 3 mars 2021, le Conseil d’État confirme la dissolution de l’association Génération Identitaire. Le décret de dissolution avance deux raisons principales, l’une idéologique :

« [l’idéologie de GI incite à la] haine, à la violence ou à la discrimination des individus à raison de leur origine, de leur race ou de leur religion. »

L’autre est d’ordre…

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Auteur: Nicolas Mitrévitch, Doctorant en sociologie, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)