« Nous comptons sur votre commission pour mettre fin à cette opacité. Un lobbyiste ne devrait pas pouvoir dicter sa loi aux représentants du peuple ». C’est par ces mots que le représentant de la CGT-Taxis a interpellé l’actuelle commission d’enquête relative aux révélations des Uber Files. À l’initiative du groupe La France Insoumise, les députés cherchent à déterminer l’influence d’Uber auprès des décideurs publics et notamment auprès d’Emmanuel Macron – alors ministre de l’Économie. Celui-ci est soupçonné d’avoir passé un « deal secret » avec le géant du VTC, afin de faciliter sa croissance sur le marché français. Si le Parlement peut creuser cette question, c’est en grande partie grâce aux révélations de Mark MacGann, ex-« lobbyiste » de la plate-forme reconnaissant avoir « vendu [du] mensonge à tout le monde », et aux gouvernements européens particulièrement.
Mais au-delà des fantasmes, qu’est-ce que le lobbying ? Qu’est-ce que ce métier permettant d’influencer les hommes politiques, au point de faire démissionner certains ministres, comme en témoigne l’« épisode Nicolas Hulot » sous la présidence, une nouvelle fois, d’Emmmanuel Macron ?
Distinguer le lobbying du lobbyiste
Le lobbying est un « mot-valise » qui désigne toute action d’origine privée ayant pour intention d’influencer les comportements des acteurs, quels qu’ils soient, à travers des canaux divers. Cette tentative d’influence a pour but de présenter une vision partielle ou subjective des faits sociaux et bénéficier ainsi de rétributions économiques, symboliques, politiques. Le lobbying intervient à toutes les étapes du processus de production des normes – des consultations avec l’exécutif aux délibérations du Conseil constitutionnel, en passant bien entendu par l’examen parlementaire. Il peut s’incarner aussi bien par des spectaculaires campagnes médiatiques que par…
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Auteur: Rémi Boura, Docteur en sociologie, Université Paris Dauphine – PSL