Comment les pays européens et l'agence Frontex persécutent les exilés qui se présentent à leurs frontières

Du Nord de la France aux Balkans, de la Manche à la mer Égée, jusqu’aux frontières extérieures de l’Europe, les droits des réfugiés sont quotidiennement bafoués. La police française chasse les exilés à Grande-Synthe, les forces de l’ordre grecques les renvoient côté turc sans leur laisser déposer une demande d’asile, parfois en les mettant en danger. L’agence européenne de protection des frontières Frontex, dirigée par un diplomate français, Fabrice Leggeri, est accusée d’avoir participé à ce type de refoulements illégaux. Depuis des mois, des organisations de la société civile et des médias documentent ces abus. L’Europe et les États ne réagissent pas, si ce n’est en subventionnant le contrôle des migrations directement dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

L’ONG allemande Mare Liberum, dans son rapport 2020, relève des dizaines de cas de refoulements illégaux en mer Égée, à la frontière entre la Grèce et la Turquie. L’ONG ne pratique pas directement le sauvetage en mer, elle s’est donnée pour mission d’observer la situation des droits humains dans cette zone. Pour l’année 2020, Mare Liberum a compté au moins 9000 réfugiés renvoyés illégalement du côté turc. « Depuis mars, il s’agit de plus d’un refoulement par jour en moyenne. Les gardes-côtes grecs ont développé plusieurs stratégies qui se surpassent les unes les autres en termes de cruauté », écrit l’ONG. Par exemple, « les gardes-côtes grecs forcent les réfugiés à embarquer dans des radeaux ou des bateaux de sauvetage, les entraînent dans les eaux turques et les laissent dériver ».

« Les gardes-côtes grecs forcent les réfugiés à embarquer dans des radeaux ou des bateaux de sauvetage, les entraînent dans les eaux turques et les laissent dériver »

Mare Liberum accuse aussi les gardes-côtes grecs d’embarquer des réfugiés sur leurs navires pour ensuite les faire débarquer sur des îles turques, « souvent inhabitées ». « Nous étions 25 dans le bateau. Nous sommes arrivés à Samos à 16 h. Nous sommes restés quatre heures sur Samos. Les Grecs nous cherchaient. La police nous a ramenés à la plage et nous a fait embarquer dans leur bateau. Ensuite, ils nous ont emmenés sur une petite île. Ils ont appelé les Turcs pour venir nous chercher. Ils ont jeté nos sacs à l’eau », a témoigné un réfugié sur son expérience de refoulement. L’ONG rapporte aussi des témoignages sur des attaques par des « hommes masqués » à bord de vedettes, « souvent armés de…

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Auteur: Rachel Knaebel