Comment les soins en ambulatoire favorisent le secteur privé plutôt que l'hôpital public

Les activités de chirurgie ambulatoire représentent aujourd’hui un peu plus de 60 % des activités hospitalières. Grâce aux évolutions médicales et technologiques, de plus en plus d’interventions ne nécessitent plus d’hospitalisation et permettent aux patients de rentrer à leur domicile en moins de 12 heures. « Avant il fallait trois jours pour se remettre d’une intervention chirurgicale tellement les anesthésies étaient lourdes, raconte Lucille, infirmière lyonnaise ayant effectué des remplacements au sein d’une unité ambulatoire. Aujourd’hui on fait de plus en plus d’anesthésies locales, on recourt aussi beaucoup à l’hypnose, ce qui permet une récupération beaucoup plus rapide derrière. »

À première vue, cette pratique ne présente que des bénéfices. Dans un rapport commun, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale des finances (IGF) parlent d’ailleurs de « double dividende » à propos du développement de la chirurgie ambulatoire. D’une part, elle offre au patient un niveau de confort supérieur, favorise l’innovation et donc à terme, la qualité des soins et, d’autre part, elle entraîne une réduction des dépenses hospitalières qui contribue à la maîtrise des dépenses de l’objectif national de dépenses de l’assurance-maladie (ONDAM).

L’ambulatoire : la rentabilité au détriment des plus fragiles

Un développement effectivement très rentable pour les établissements puisqu’il permet de supprimer les équipes de nuit et de maximaliser les occupations de lits. « Prenez des spécialités telles que l’ophtalmologie ou l’orthopédie. Dans une demi-journée de créneau opératoire, vous pouvez réaliser un très grand nombre d‘opérations de la cataracte. C’est ce volume qui permet la rentabilité », explique Evelyne Rescanières, secrétaire générale de la CFDT-Santé sociaux. Les infirmiers eux-mêmes attestent du turn-over important…

Auteur: Jennifer Simoes
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