Comment l'Etat a contribué à transformer les Antilles en dynamite

Que se joue-t-il, sur les plans institutionnel et administratif, dans les soulèvements qui ont lieu depuis quelques semaines en Martinique, en Guadeloupe, en Guyanne et à la Réunion ? Quel rapport les dénommés « Dom-Tom » entretiennent-ils avec l’État français depuis les 20 dernières années ? Si vous êtes prêts à suivre la langue de la complexité des rouages administratifs français, cet article répondra à ces deux questions. Mireille Pierre-Louis explique ici dans le détail comment l’État s’est désengagé sur le plan budgétaire dans les DOM ou encore comment la péréquation nationale (ce mécanisme de redistribution pour combler les inégalités entre collectivités territoriales) ne leur profite pas, au contraire. Après le pseudo-référundum en Nouvelle Calédonie, dont il n’est pas question ici, c’est une autre manière de mettre en avant la poursuite de logiques coloniales sur le plan institutionnel. Bonne lecture.

Contribution à titre personnel

Plan :

  • Un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM
  • L’exemple d’une pression fiscale démesurée, la Guyane
  • Les effets irrémédiables de la baisse des dotations des communes
  • Un mea culpa de l’Etat… sans véritable remise à niveau des dotations de péréquation
  • L’étau se resserre autour des communes antillaises
  • Ajustements structurels/Chaos : un remède étendu aux DOM ?
  • Les enseignements de la crise de 2009
  • Une pénurie de fonds publics ?
  • La jeunesse antillaise laissée pour compte…
  • Le marché de l’emploi se restreint …pour les Antillais
  • Des ’préjugés officiels ’en guise de diagnostic
  • Une carence de l’Etat à garantir l’équité sur tout le territoire
  • Annexe : Le motif de la ’vie chère’… pour parachever une mainmise ?

16 décembre 2021

La révolte actuelle aux Antilles, provoquée par le refus de la vaccination obligatoire des soignants et du passe sanitaire, et dont les enjeux dépassent leurs frontières, fait, à maints égards, écho à celle de 2009 dans les 4 DOM, puis à celles plus récentes à partir de 2017, en Guyane, Mayotte, et à la Réunion. A cet égard, la poussée observée ces jours-ci aux Antilles était attendue.

Quoi qu’il en soit, depuis plus de 15 ans, le désengagement budgétaire de l’État des finances des collectivités locales des DOM produit des effets dommageables qui viennent renforcer un mécontentement, particulièrement vif aux Antilles, propice à faire s’embraser ces territoires.

Un désengagement budgétaire de l’État disproportionné

Avec la…

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Auteur: lundimatin