Comment l'Europe finit de trahir la révolution syrienne

Merci l’Europe, la France, l’Espagne et toutes les démocraties européennes pour ces Lumières, merci pour la culture et pour l’art, merci pour tout ce que vous offrez à vos peuples en humanité, en élévation intellectuelle.

Désormais, ce merci est teinté par la peur et l’appréhension des réfugiés, assurés que leur sécurité n’est qu’une illusion et que l’asile n’est qu’une résidence temporaire, dépendante des négociations géopolitiques et des intérêts financiers.

Cela depuis le dénouement judiciaire de l’affaire des Brigades rouges entre la France et l’Italie en juin dernier. Une affaire complexe, qui est passée entre les mains de plusieurs gouvernements jusqu’à la décision finale d’extrader ces anciens opposants politiques, après plus de 40 ans d’exil. Certains ont échappé à ce retour forcé en Italie, poursuivant leur destin loin de ces terres.

Je ne suis pas en mesure de déclarer ces gens innocents ou coupables, mais comme tous les réfugiés, j’ai eu peur. J’ai eu encore plus peur quand j’ai compris que derrière ce théâtre incriminant les Brigades rouges, il y avait un message adressé à tous les résistants politiques.

Vient alors la question des criminels de guerre syriens, qui sont aujourd’hui partout en Europe, après avoir tué, pillé et exilé nos familles. Ils sont venus s’installer ici en toute tranquillité, remarquant la fragilité du système, l’aisance avec laquelle il préfère détourner le regard. Malgré les milliers de témoignages enregistrés contre ces criminels devant les tribunaux européens, pas plus d’1% d’entre eux n’a été convoqué. Seule l’Allemagne peine à se distinguer en tentant quelques gestes timides.

Rafat al-Assad, grand criminel en poste au gouvernement lorsqu’à Hama, Palmyre, Jisr-al- Shughur ont été commis des massacres impardonnables, inoubliables, résidait depuis plus de trente ans en France. En septembre, la justice française a finalement saisi ses biens et l’a condamné à 4 ans de prison pour blanchiment d’argent et évasion fiscale. Après avoir détourné toutes les richesses de notre pays, après l’extermination de toutes ces familles à Hama en 1982 à l’époque où il était ministre de la défense : une condamnation de 4 ans, avec pour seul chef d’accusation de ne pas avoir payé ses impôts.

Début octobre, Rafat al-Assad diffuse une vidéo en live depuis son château en Syrie, dans la ville de Qardaha. Cette…

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Auteur: lundimatin