Avec le projet de loi Darmanin sur l’immigration, il n’est plus question d’êtres humains, il est question de nombre et d’indésirables. Comme si le danger, en France, ne venait que de l’extérieur, que par-delà nos frontières. On ne parle pas d’hommes ou de femmes, ni même d’enfants, mais de sous-êtres.
Depuis que le texte a été rejeté par l’Assemblée nationale, et que Les Républicains se retrouvent au cœur du jeu politique, les pires horreurs et les clichés les plus nauséabonds sur les étrangers – ceux qui fuient la guerre, la faim ou le dérèglement climatique – se diffusent à une allure folle, jusque dans les rangs de la majorité. Parce qu’il faut plaire à l’extrême droite, marcher sur ses plates-bandes. Reprendre son fonds de commerce. L’étranger, c’est l’ennemi numéro un : voilà ce qu’ont en commun le parti présidentiel, LR et RN.
Sur l’échelle du racisme décomplexé, on atteint des sommets.
Ce matin encore, lors d’une interview de Bruno Retailleau sur BFM, le patron des Républicains du Sénat a sorti de son chapeau le concept de présomption de culpabilité. L’étranger, par définition, est coupable. Disposé à commettre des crimes, et des attentats, bien sûr. Avant lui, Éric Zemmour avait décrété que tous les mineurs isolés étrangers étaient « des voleurs, des assassins, des violeurs ». Retailleau redit de manière plus policée ce pour quoi Zemmour a été condamné pour provocation à la haine raciale. Pas de doute, tout le monde regarde dans le même sens. Et avec eux, ils entraînent la majorité présidentielle. Sur l’échelle du racisme décomplexé, on atteint des sommets.
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Auteur: Pierre Jacquemain