Comment l’université peut aider les étudiants à mieux s’alimenter

La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en lumière la vulnérabilité de nombreux jeunes en France, révélant notamment des inégalités de santé qui s’étaient déjà considérablement accrues après la crise économique de 2008.

La difficile situation des étudiants, en particulier, a été fortement médiatisée. Troubles de la santé mentale, consommation de substances psychoactives, alimentation déséquilibrée… Les comportements de santé des étudiants sont préoccupants, et justifient que les problématiques de la jeunesse soient placées au cœur des politiques de santé publique.

Face à ce constat, que peut faire l’université ? Nous proposons ici un point sur l’alimentation des étudiants, et sur le rôle que pourrait jouer cette institution.

L’alimentation étudiante en chiffres

Même si les jeunes connaissent globalement mieux les recommandations diététiques que leurs aînés, comme ils le font eux-mêmes remarquer, ces connaissances ne suffisent pas à influencer leurs choix alimentaires. Les jeunes de 18 à 25 ans adhèrent moins aux recommandations diététiques que les personnes plus âgées. Ils consomment moins de fruits et légumes, boivent plus de boissons sucrées, sautent des repas, fréquentent davantage les fast-food… Les étudiants consacrent par ailleurs la moitié de leur budget alimentaire aux repas pris à l’extérieur, soit deux fois plus que les ménages de 35-64 ans.

Leur alimentation semble encore se dégrader pendant les périodes d’examen, puisqu’un quart d’entre eux déclarent alors renoncer à faire leurs courses et à préparer leur repas.

L’entrée à l’Université semble propice à la prise de poids, les étudiants prenant en moyenne 2,7 kg lors de leur première année universitaire. En France, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans en situation d’obésité a presque doublé entre 2012 à 2020, passant de 5,4 à 9,2 %. Près de la moitié des étudiants se disent préoccupés par leur poids, et près d’un quart présenteraient un trouble du comportement alimentaire.

Par ailleurs, la précarité alimentaire des étudiants est un problème répandu et préoccupant. L’Observatoire de la vie étudiante révélait en effet en 2016 que 8 % des étudiants déclaraient sauter des repas en raison de difficultés financières. Ces chiffres se sont aggravés pendant la crise sanitaire avec un recours grandissant à l’aide alimentaire, un étudiant sur deux déclarant ne pas manger à sa faim. Face à ce constat, des repas à 1 € ont été proposés dans les restaurants universitaires du Crous, cette offre étant toujours accessible aux étudiants boursiers et en situation de précarité.

La décohabitation, une émancipation entraînant de lourdes responsabilités

Les étudiants « décohabitants », autrement dit qui ont quitté le domicile familial pour vivre seul, en couple, en colocation, ou encore en résidence universitaire, se retrouvent…

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Auteur: Alice Bellicha, Maître de Conférences, Université Sorbonne Paris Nord