Comment peut-on être sioniste ?

« Bien sûr, il ne s’agit ni d’amalgamer Ivan Segré à un gouvernement israélien qu’il critique, ni de chercher à jouer les garde-frontières, mais de s’interroger sur la manière dont ce qui pourrait apparaître comme une exigence d’égalité aboutit ici in fine à une rupture d’égalité, et au rejet des discours s’opposant à une politique discriminatoire. »
Vivian Petit, « La double exceptionnalité d’Israël »

Au regard de la situation qui prévaut aujourd’hui en Israël/Palestine, le pessimisme semble de rigueur. Il n’empêche, je reste convaincu que l’avenir israélo-palestinien, à plus ou moins long terme, c’est une construction égalitaire du Jourdain à la mer. Mais qu’est-ce que pourrait bien être une construction égalitaire israélo-palestinienne ?

I

Dans un article paru dans LM, intitulé « La double exceptionnalité d’Israël », Vivian Petit me reproche d’être pour le moins ambigu à ce sujet. Il en veut notamment pour preuve un article écrit en 2016 (également paru dans LM) : « Israël : l’impossible boycott ». Dans ce texte, je prends position contre le BDS et conséquemment contre le livre d’Eyal Sivan qui, lui, en fait la promotion : Un boycott légitime (La Fabrique, 2016). Or, à suivre Petit, « Les revendications exprimées dans l’appel fondateur de la campagne BDS sont les suivantes : la fin de l’occupation, l’application du droit au retour des réfugiés, l’égalité entre Israéliens et Palestiniens ». Est-ce à dire, donc, que j’ai pris position, de facto, contre « la fin de l’occupation, l’application du droit au retour des réfugiés, l’égalité entre Israéliens et Palestiniens » ?

Dans le corps de son article, Petit ne dit mot de ma position sur ces trois points, il se concentre sur un seul versant de mon argumentation contre le BDS : « Face à cette campagne, l’argument d’Ivan Segré est le suivant : puisque les personnes relayant ces appels en France ne boycottent pas tous les États criminels existant, [etc.] ». Je conseille au lecteur de se reporter à mon article plutôt qu’à ce qu’en dit Petit. Mais pour aller droit au but, disons que j’y reproche à Sivan de conclure un livre laborieux par l’affirmation selon laquelle l’Etat d’Israël est un Etat « hors-la-loi », d’où ce qu’il appelle « un boycott légitime ».

Dans une même veine, bien des écrits pro-palestiniens, ou plus exactement anti-israéliens, s’évertuent à dresser la liste des méfaits commis par l’Etat…

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Auteur: lundimatin