Comment rassembler les classes sociales autour de l'écologie

« L’écologie sépare, voire oppose, celles et ceux qu’elle devrait réunir. Comment sortir de cette ornière qui l’empêche de jouer le rôle d’un mouvement politique fédérateur, émancipateur et transformateur ? » C’est la question que tout le monde se pose, en particulier en observant la déroute des listes écologistes aux élections européennes.

Les tentatives de diagnostic ne manquent pas, plus ou moins formulées au doigt mouillé. Dans Écolos, mais pas trop… Les classes sociales face à l’enjeu environnemental (Raisons d’agir), le sociologue Jean-Baptiste Comby, maître de conférences à l’université Paris II, essaie de formaliser une réponse en s’appuyant sur une approche sociologique qui s’intéresse avant tout aux classes sociales et à la manière dont elles interagissent. Avec un enseignement principal : dans une société capitaliste, les individus sont mis en concurrence les uns par rapport aux autres et se valorisent par leur salaire, leur métier et leurs relations ; tant que nous vivons dans ce type de rapports sociaux, la transformation massive vers une société écologique sera à peu près impossible.

Pour Jean-Baptiste Comby, il en va de la « responsabilité environnementale des sciences sociales » de rappeler que « le rapport des individus aux politiques réformatrices ou non capitalistes de l’écologie est tributaire des modalités par lesquelles chacun trouve sa place dans la société ». En somme, chacun aspire à améliorer sa condition et, dans beaucoup de cas, adopter une existence radicalement écologique risquerait de provoquer un déclassement des individus.

Quatre cas se dégagent, décrit l’auteur. D’abord, « les voies conformistes de réussite sociale », marquées par un très bon parcours scolaire et un métier valorisé, « engendrent généralement une adhésion à l’écologie réformatrice » ; « les chemins non conventionnels », ceux des bifurcations ou des…

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Auteur: Nicolas Celnik