Comment régions et départements s'attaquent à la malbouffe dans les cantines des collèges et lycées

« Je mange bio depuis longtemps, confie Françoise Verchère, ancienne maire de Bouguenais (Loire-Atlantique), commune d’environ 20 000 habitants près de Nantes. Ce que je fais pour moi, je suis tenue moralement de le faire pour les enfants de la commune. » C’est en s’opposant d’abord aux OGM, en 1999, que l’élue a fait le choix de faire passer les cantines scolaires de sa ville en bio. Elle demande alors au cuisinier « quels aliments sont garantis sans OGM ? » Celui-ci étant incapable de répondre, elle opte pour le tout bio. « Nous étions parmi les premières municipalités à faire ce choix. »

Élue vice-présidente au conseil général de Loire-Atlantique en 2004 pour le Parti de gauche, Françoise Verchère se retrouve rapidement confrontée aux limites réglementaires. « J’ai essayé de pousser l’idée pour les collèges, mais ça a été beaucoup plus compliqué. ». Depuis 2004, les départements ont acquis la compétence des cantines des collèges et les régions celle des lycées. Régions et départements financent depuis la restauration scolaire et emploient les personnels de restauration. Mais la responsabilité de la gestion financière des collèges et lycées est toujours du ressort de l’Éducation nationale.

Ce sont donc les gestionnaires des établissements, personnels de l’État, qui s’occupent d’élaborer les menus et d’acheter les denrées. Selon leurs priorités et leurs sens de l’initiative, d’un collège ou lycée à l’autre, les menus peuvent changer du tout au tout, sans que les conseils régionaux ou départementaux n’y puissent grand-chose. « Un collège peut servir des menus bas de gamme avec des produits ultratransformés, et quinze kilomètres plus loin, un autre servira des produits bio, issus de la pêche durable et des menus végétariens », explique Sarah Bienaimé, de Greenpeace.

« Si des élus décident que la santé des enfants est primordiale, ils peuvent s’en donner les moyens »

Les collectivités financent, sans pouvoir décider directement à quoi est attribué cet argent. « C’est difficile pour nous de dire au comptable de l’Éducation nationale ce qu’il faut faire », témoigne Françoise Verchère. Quand elle était élue au conseil départemental, elle n’a pas abandonné pour autant, et lancé une expérimentation avec des collèges volontaires de son département. « C’est une question de volonté politique. Si des élus décident que la santé des enfants est primordiale, ils peuvent s’en donner les moyens. »

Plusieurs…

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Auteur: Lola Keraron