Comment rendre la ville vivable et sans voiture

Sébastien Marrec est chercheur en urbanisme et aménagement à l’université de Rennes 2, Florian Le Villain est architecte-urbaniste. Ils ont élaboré ce plan de mobilité nouvelle pour Rennes dans le cadre de la crise sanitaire. Sa mise en place est proposée aux élus de la métropole bretonne.


Rennes, comme la très grande majorité des villes françaises, reste marquée par un héritage empoisonné qui remonte aux Trente Glorieuses : la prédominance de l’automobile jusque dans les zones urbaines denses. Et ce alors même que les chiffres sur l’augmentation des décès prématurés imputables à la mauvaise qualité de l’air sont bien connus : 48.000 par an, selon Santé publique France. Certaines agglomérations ambitionnent même de continuer à améliorer l’attractivité de l’automobile, comme Strasbourg, avec son Grand contournement Ouest (GCO), un projet aux conséquences écologiques désastreuses.

Pour mettre la ville en conformité avec les enjeux du 21e siècle — la lutte contre le réchauffement climatique ; la santé… —, il faut modifier radicalement le cadre de vie, de façon à remettre en cause la prééminence de la voiture.


Phases progressives du nouveau plan de circulation à Rennes.

Cette ambition est au cœur du projet global d’urbanisme et de mobilité que nous avons développé à Rennes. Il repose sur un plan de circulation nourri d’exemples étrangers. Celui développé aux Pays-Bas, notamment, à partir du modèle de Groningen (1977), qui a permis à plus de deux cents villes néerlandaises d’atteindre un niveau de déplacements à vélo supérieur à celui de la voiture. Celui, surtout, de Gand en Belgique, mis en place en 2017. Il a empêché la circulation de transit à une large échelle, en obligeant les automobilistes à contourner le centre-ville pour passer d’un quartier à un autre.

Moins d’embouteillages et une amélioration de la régularité des transports en commun

Ce plan rennais…

Auteur: Reporterre
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