Comment réussir sa grève de la performance ? – Sabotage au travail (1/2)

Depuis quelques mois, les grands médias s’emballent autour d’une tendance selon eux inquiétante et dangereuse : le « quiet quitting », ou « démission silencieuse », se serait emparé de nombre de travailleurs dans le monde, qui s’impliqueraient moins dans leur travail voire, comble de l’horreur, s’en tiendraient strictement aux horaires définis sur leur contrat de travail. « Apparu sur TikTok, le #quietquitting prend de plus en plus d’ampleur et dépasse désormais les 65 millions de vues. Que révèle cette tendance ? » s’interroge le Figaro. Quant au Monde, on sait vers qui va son empathie, lui qui titre : « Les DRH confrontés au phénomène insidieux du « quiet quitting ». Cette tendance s’inscrit pourtant dans une tradition plus que centenaire, longtemps promue par le mouvement ouvrier et tombée en déshérence, au profit de formes de résistance plus instituées comme la grève ou, nettement moins efficace, le « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Pourtant, la résistance à la performance au travail, au dépassement de soi, aux heures supplémentaires, voire à l’enthousiasme forcé que les managers aiment nous voir adopter, est très efficace, et permet de réduire l’exploitation au travail, de retrouver sa dignité face à l’arbitraire patronal voire de trouver la force d’aller plus loin : le sabotage au travail, ou une façon possible de reprendre le pouvoir sur son travail et, à terme, de changer la société.

« Mes responsables ce ne sont pas mes responsables, ce sont les responsables de l’organisation du travail. Moi, je fais ce que je veux : on ne me donne pas d’ordres, en fait, on me donne des tâches. Et on ne me les donne pas, on me les demande ! ». Du haut de ses 135 000 abonnés sur Tik Tok, Zak donne ses conseils pour ne plus être soumis et déprimé au travail. Lui qui se définit dans sa bio comme une « Bad bitch à temps plein » multiplie les vidéos, à la demande de ses followers, pour conseiller de prendre un arrêt maladie quand ça ne va pas, comment se comporter avec ses chefs, comment se faire respecter. « Sache que moi aussi avant j’étais une moutonne Marine » répondait-il, il y a quelques semaines à une follower. Et de raconter comment, pendant des mois, il s’est donné à fond pour son boulot de vendeur, sans réussir à obtenir le moindre changement d’horaire (il faisait les fermetures tous les jours et n’en pouvait plus). C’est en cessant de faire du zèle et en multipliant les arrêts maladies qu’il a fini par obtenir ce qu’il…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag