Philosophe, Søren Mau est l’auteur de Mute Compulsion : A Marxist Theory of the Economic Power of Capital. Il esquisse ici quelques traits de ce à quoi pourrait ressembler une société communiste, loin de toute logique autoritaire et étatique, fondée sur un assemblage de communes. Il défend alors l’idée d’une liberté comme intrinsèque et une des dimensions intangibles du projet communiste.
***
Rares sont ceux qui défendent encore le capitalisme. Et nombreux ceux qui ont reconnu son absurdité. Les critiques du système actuel existant prêchent la plupart du temps des convertis. Le conflit idéologique n’oppose plus les défenseurs du capitalisme à ses opposants, mais plutôt l’espoir à la résignation. En tant qu’anticapitalistes, notre tâche présente n’est peut-être pas tant de convaincre les autres que le capitalisme est destructeur, que de renforcer la conviction qu’il est possible d’organiser notre existence collective d’une manière radicalement différente et meilleure.
Contrairement à ce que nombre d’intellectuels se plaisent à croire, ce n’est pas la justesse des arguments, des idées ou des analyses qui permet d’affermir cette conviction. C’est bien plutôt le résultat d’expériences concrètes d’un agir partagé pour transformer les choses. Si des millions d’individus à l’aube du xxe siècle considéraient que le socialisme était une réelle possibilité, à portée de main, c’est moins sous l’action d’arguments affinés par des intellectuels socialistes, que le produit des organisations politiques du mouvement ouvrier à son apogée, capables d’offrir aux individus une expérience vécue d’améliorations concrètes obtenues par l’action collective. Les belles utopies sont inutiles si elles ne s’accompagnent pas de la confiance accordée à la capacité collective d’infléchir le cours de l’histoire. Cette confiance ne saurait être suscitée par la seule force d’arguments…
La suite est à lire sur: www.contretemps.eu
Auteur: redaction