Communiqué de presse Handi-social du 24 mars 2021

En voulant criminaliser l’activisme des militants handicapés, la justice s’est ridiculisée. Elle ne pouvait pas faire une démonstration plus éclatante de l’incompréhension et du mépris des institutions envers les personnes handicapées, ainsi que du bien fondé et de l’urgence de nos luttes.

Nous, militants d’Handi Social, dénonçons les conditions « indignes » dans lesquelles s’est déroulé le procès de 16 personnes en situation de handicap et leurs proches, qui s’est tenu au tribunal de Toulouse, mardi 23 mars, pour avoir “entravé” la circulation ferroviaire et aérienne en 2018. Alors qu’il y a plusieurs millions de personnes handicapées et à mobilité réduite qui sont entravées et pas seulement une heure, durée de nos actions. Mettre cela en balance, c’est indigne, alors que les reculs de nos droits fondamentaux entravent nos vies et notre autonomie de manière permanente.

Tout a commencé par l’impossible accès en autonomie en fauteuil roulant au tribunal à cause d’un monte -charge, de surcroît branlant et sale, dans un tribunal incapable de mettre à disposition, conformément aux textes en vigueur, le registre public d’accessibilité ni l’arrêté d’approbation de l’Ad’AP (agenda d’accessibilité programmé).

Ensuite, nous n’avons reçu les convocations que douze jours avant la tenue de l’audience. Pour produire des témoins, il faut le faire dix jours avant. Donc on nous a mis dans une situation où matériellement, on ne pouvait pas fournir de témoignages ni d’éléments.
On a bien vu que le tribunal n’avait rien fait pour nous permettre d’avoir un procès équitable et qu’aucun moyen de compensation n’avait été prévu ni mis en place afin que nous puissions nous exprimer individuellement devant la justice. Micros non fonctionnels rendant l’écoute des débats difficile voire impossible pour les personnes présentant des troubles auditifs, absence d’interprète pour l’une d’entre nous alors même que la justice était au courant depuis 2 ans de ses problèmes d’élocution, aucune compensation pour une autre qui est très mal voyante… Aucune assistance pour nombre d’entre nous pour accéder aux sanitaires, obligeant certains à porter des couches ! Une autre s’est urinée dessus pendant l’audience !

Nous sommes en colère pour les risques sanitaires liés à la Covid auxquels nous avons été exposés durant cette audience dans la mesure où la jauge de 28 personnes maximum dans la salle et les règles de distanciation sociale et d’évacuation…

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Auteur: IAATA