Compañera.o.s,
l’Armée Zapatista de Liberación Nacionale de Rodez vous jette un salut depuis les plaines aveyronnaises.
Nos cris de joie ricochent sur les causses du Quercy. Ils remontent déjà la Dordogne
et résonneront bientôt dans vos cœurs.
Certains d’entre vous songeront sûrement au sous-commandant Marcos et à l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) dans le Sud-Est mexicain, au Chiapas.
Nous le disons d’emblée : ici toute ressemblance serait fortuite.
Nous vivons la tête en bas depuis trop longtemps dans ce monde à l’envers.
C’est pourquoi nos fusils à cauchemar ont tiré sur le miroir déformant du néo-libéralisme.
Derrière cette vitre sans tain se trouvait prisonnière une certaine Alice.
Depuis – au Chiapas, comme à Rodez – le temps s’est assis sur un rocher.
Le lapin et le chapelier préparent déjà le service à thé.
Les armes sont cachées sous la nappe.
Nous entendons d’ici des voix s’élever :
— Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? Des zapatistes à Rodez qui se prennent pour des mexicains ? N’importe quoi ! Et que viennent-ils faire dans notre région ?
C’est que l’Aveyron, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, la France toute entière, n’existent plus. Compadra.e.s,
vous êtes mexicain.e.s, mais vous l’avez oublié.
Oui, ami.e.s, l’occident a perdu toute sa réalité.
Et les vivants s’agglutinent dans ce no man’s land illusoire.
En vérité nous rampons tous dans la boue de la jungle Lacandone.
— Oh ! De mieux en mieux ! Et qu’y a-t-il sous vos cagoules ? De vrais guérilléros ? Il ne manquait plus que ça ! Des sauvages armés ! Comme si on avait besoin de violence !
N’ayez crainte, frères, sœurs. Pour l’instant nos fusils à cauchemar ne crachent que des fleurs.
Nos oreilles s’ouvrent mieux qu’une fleur de Jacaranda. Notre visage se cache pour mieux apparaître. Notre parole et nos yeux se mettent au service des bras et des jambes.
Il n’y a que nos bouches qui se chargent de bombes. Seul notre regard bande son arc.
— Des guérilleros avec des fusils à fleurs ! Haha ! Des clowns oui !
Nous préférerons le terme de « bouffon » si ça ne vous dérange pas. Des bouffons sans feu ni lieu.
Des acteurs, compadr.a.e.s. Non pas des comédiens. La comédie culturelle ambiante a trop fait le lit d’une tragédie plus grande encore.
D’ailleurs nous y sommes. Ça ne vous a pas échappé.
L’homme moderne s’est pris pour dieu et reçoit le châtiment des dieux.
La fin des temps a une odeur de…
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Auteur: lundimatin