Comprendre la bataille des théâtres occupés

 

En occupant près de soixante lieux partout en France, les travailleurs de la culture ont engagé un mouvement à la fois radical et large, puisqu’il demande le retrait de la réforme de l’assurance chômage. Comment comprendre cette bataille des occupations ? Quel rapport avec la réforme de l’assurance chômage ? Pourquoi maintenant et jusqu’à quand ?

 

Tout commence le 4 mars. Dans plusieurs villes de France, les manifestations « Culture en danger » défilent dans les rues. À Paris, un groupe s’extrait du cortège et entre dans le théâtre de l’Odéon avec l’idée d’y passer au moins une nuit. Près de deux semaines plus tard, l’occupation de l’Odéon dure toujours et près d’une soixantaine de théâtres, opéras, scènes de danses et lieux culturels sont occupés un peu partout en France.

« Dans les cortèges des manifestations “Culture en colère”, nous sommes au côté d’organisations patronales de la culture dont les mots d’ordre se limitent à la réouverture des lieux. On pensait que c’était insuffisant et qu’il fallait commencer à élargir le mouvement », explique Joachim Salinger, délégué de la section régionale Île-de-France du SFA (syndicat français des artistes-interprètes au sein de la CGT Spectacle) qui a participé de près à la l’occupation du théâtre parisien.

 

Théâtre de l’Odéon à Paris.

 

De fait, depuis la fermeture des théâtres, salariés permanents de la culture, intermittents, petites compagnies et grands patrons font front commun dans la rue autour d’un mot d’ordre tellement vague (la colère) qu’il est en capacité de rassembler absolument tout le monde. Pourtant les revendications différent : le Prodiss (syndicat national du spectacle musical) tout comme le Syndeac (syndicats des entreprises artistiques et culturelles) demandent uniquement la réouverture des salles, quand la Fesac (fédération des employeurs du spectacle vivant), qui rassemble des associations de producteurs, d’entrepreneurs du spectacle ou encore de télévisions locales, peine encore à accorder ses violons.

De son côté la CGT Spectacle demande la prolongation des allocations chômages pour les travailleurs de la culture, dont le niveau d’emploi a été particulièrement bas cette année ou encore des investissements massifs dans la culture. Historiquement à la point du combat pour la préservation du statut d’intermittent, elle porte aussi dans les manifestations « Culture en colère »  sa critique de la réforme de l’assurance chômage. …

La suite est à lire sur: rapportsdeforce.fr
Auteur: Guillaume Bernard