Comprendre la « Sociale » pour la continuer

Alors qu’une bataille sociale de grande ampleur s’engage face à Macron et une énième contre-réforme des retraites, il faut lire le livre récent de Nicolas Da Silva, paru aux éditions la Fabrique. Jean-Claude Laumonier nous y invite dans cet article en restituant les acquis de cet ouvrage et en discutant certaines des thèses défendues. Mais avec un point d’accord central : il faut se battre pour une protection sociale auto-organisée, et plus largement pour l’auto-gouvernement des exploité-es et des opprimé-es.

« Les pages qui précèdent invitent à relancer la bataille pour une sécurité sociale auto-organisée, contre le capital et contre l’Etat. Le moment est venu d’embrasser à nouveau l’idéal de la Sociale »

Nicolas Da Silva, La bataille de la Sécu[1]

Ces lignes de conclusion de l’ouvrage de Nicolas Da Silva, en montrent l’intérêt. Il arrive comme une bouffée d’air frais, quelques semaines après que Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, ait sonné la charge contre la « gauche des allocs » opposée par lui « à la gauche du travail et du salaire ». Ce livre à la fois, synthétique et très documenté rétablit, à point nommé, le sens du combat pour la « Sociale » : une Sécurité sociale et un système de santé « auto organisés »

L’histoire de la protection sociale (centrée ici sur le thème de la santé) et du système de santé français y est retracée, de la fin de l’Ancien Régime à la crise du COVID :

« La conviction qui anime ce livre » affirme Nicolas Da Silva dans son introduction « est donc que pour comprendre les évolutions du système de santé jusqu’à nos jours et éventuellement pour espérer avoir une influence sur celle de demain il est nécessaire de distinguer l’Etat social de la Sociale. La question du contrôle politique et de la distribution du pouvoir dans les institutions de soin est primordiale » (p. 25)

Pour l’auteur, prenant le contrepied d’un discours fréquent à gauche :

« La crise actuelle du système de santé n’est pas avant tout financière (elle ne se mesure pas en quantité d’argent), mais politique (elle se mesure à l’aune de la distribution du pouvoir). Avec la même quantité d’argent, mais une autre distribution du pouvoir, il serait possible de faire beaucoup mieux pour beaucoup plus de gens-tant du coté des patients que des soignants » (p. 25).

Cette approche a le mérite de reposer les questions de protection sociale et de santé comme des questions politiques. Elle les pose en termes de…

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Auteur: redaction