Concentration des médias : l'audition d'Acrimed au Sénat

Madame, Monsieur, bonjour

En préambule, je vais présenter et dire quelques mots sur l’organisation dont je suis l’un des porte-parole.

Acrimed, qui est l’acronyme de Action-Critique-Médias, est une association à but non lucratif qui se définit comme un observatoire des médias. Composée de trois salariés et d’adhérents bénévoles (plus d’un millier) venant de divers horizons : universitaires, journalistes, ou simplement usagers des médias, notre association observe donc les médias et l’information qu’ils produisent, critique les mécanismes journalistiques et les processus de production de l’information, et enfin, nous faisons également des propositions de transformation des médias.

Nous publions nos travaux sur un site Internet (acrimed.org), dans une revue trimestrielle ou encore dans des ouvrages.

Si je suis parmi vous aujourd’hui c’est pour aborder un thème qui est un véritable enjeu démocratique, à savoir celui de la concentration des médias.
Je vais faire une présentation la plus exhaustive possible compte tenu du temps dont je dispose – dix minutes. Je la ferai en trois points.
1. D’abord : État des lieux de la concentration des médias
2. Les problèmes que cela cache
3. Quelles propositions peut-on faire compte tenu de ces constats ?

1. Sans faire un cours d’histoire des médias français, il me semble qu’un bref retour sur la chronologie des concentrations s’impose.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser spontanément : la concentration des médias est réglementée, et cette réglementation est généralement respectée. Elle date de la « loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication », dite loi Léotard, inchangée pour l’essentiel depuis trente-cinq ans, à part quelques nécessaires actualisations. Au vu du paysage actuel des médias, il est toutefois permis de douter de l’efficacité de cette loi contre les concentrations puisqu’on serait même tenté de penser qu’elle les a plutôt permises qu’empêchées. Faisant suite à la libéralisation des radios et aux privatisations des télévisions, cette loi avait pour but de réglementer les concentrations capitalistiques et territoriales, dans l’idée, notamment, d’empêcher la constitution d’empires du type Hersant.
Je ne vais pas revenir sur ce que contient cette loi mais plus sur ce qu’elle ne contient pas.

 D’abord, cette loi ne prend pas en compte l’évolution du secteur des médias, les mutations dans les modes de consommation des médias avec l’émergence d’Internet,…

La suite est à lire sur: www.acrimed.org
Auteur: Mathias Reymond Acrimed