Concentration des médias : les grandes manœuvres

En seulement un an, les grandes manœuvres capitalistes sur la propriété des médias s’accentuent. On pense évidemment au rachat du groupe Prisma et à la prise de contrôle du groupe Lagardère par Vincent Bolloré. Mais on n’oublie pas non plus le rachat des télévisions locales Azur TV, Var Azur et Provence Azur par Altice, ni la montée de Daniel Kretinsky au capital de TF1, pas plus que la création par ses soins du journal Franc-Tireur. Et depuis l’annonce fin mai d’une fusion prochaine des groupes TF1 et M6, la question de la concentration des médias est plus que jamais sur le devant de la scène.

Dernier élément en date : pour pouvoir fusionner et continuer de respecter les règles anti-concentration, TF1 (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films et LCI) et M6 (M6, W9, Gulli et 6ter) devraient être obligés de vendre deux chaînes de la TNT à la concurrence. Plusieurs repreneurs potentiels se sont déjà manifestés, comme le synthétise Pure Médias : Alain Weill, propriétaire de L’Express et ancien propriétaire de BFM-TV, et Cyril Hanouna, appuyé par le milliardaire Vincent Bolloré.

Le projet de fusion TF1/M6 a d’ailleurs poussé le groupe socialiste au Sénat à obtenir la création d’une commission d’enquête sur le sujet. Les auditions ont commencé le 30 novembre et ne sont pas terminées à l’heure où nous écrivons ces lignes. Signalons, parmi les différents interlocuteurs invités : Julia Cagé, Pierre Louette (président de l’Alliance de la presse d’information politique et générale (APIG) et président-directeur général du groupe Les Échos–Le Parisien), Roch-Olivier Maistre (le président du CSA), le SNJ, des directeurs de rédaction des chaînes d’information en continu, des SDJ (TF1, RTL, RMC), le collectif Informer n’est pas un délit ou encore… Acrimed !

L’exécutif s’intéresse également de près à la question de la concentration des médias. Le journal économique Capital a ainsi révélé que les ministères de l’Économie et de la Culture ont commandé un rapport sur le sujet à l’Inspection des finances et à l’Inspection des affaires culturelles. La lettre de mission des ministères qualifie notamment le dispositif anti-concentration actuel d’ « obsolète » et « lacunaire ». S’il faut attendre la remise de ce rapport pour connaître les potentielles évolutions de la législation, Capital rappelle la position d’Emmanuel Macron en 2014, lorsqu’il était ministre de l’Économie : « [Il] avait tenté d’alléger le dispositif, en supprimant deux…

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Auteur: Jérémie Fabre Acrimed