Conférence de Paris sur le Soudan

Quand la start-up France déroule le tapis rouge aux généraux soudanais pour trinquer à la « révolution » et à la « modernisation » de la dictature.

La Conférence de Paris sur le Soudan, voulue par Emmanuel Macron pour soutenir une « transition démocratique exemplaire » se tiendra lundi 17 mai au motif de discuter du règlement de la dette du Soudan. De manière plus discrète, à l’invitation du MEDEF et sur proposition d’Emmanuel Macron -au lendemain du déclassement du Soudan de la liste noire des pays soutenant le terrorisme en décembre dernier – une rencontre informelle « en marge » de la Conférence réunira un parterre d’investisseurs français, d’hommes d’affaires soudanais et de représentants du Conseil de Souveraineté de la République du Soudan emmenés par le général Abdel Fattah Al-Burhan son président. Cette institution constituée dans l’urgence quelques jours après un massacre perpétré par les paramilitaires des Jenjawids -liés au régime militaire – et à un black-out médiatique total de plusieurs jours, réuni des technocrates civils, des généraux de l’armée liés à l’ancien régime ainsi que le sanglant chef des Jenjawids le général Hemetti. Ce conseil est sensé, comme son nom l’indique, organiser une transition démocratique qui sauve la mise aux généraux et aux chefs para-militaires de l’ancien régime en les associant à la « transition ».

Les exilé.e.s soudanais.e.s en France, ont contribué à leur manière à l’effort révolutionnaire en organisant moult manifestations en France et en Europe et en tentant de déjouer le strict contrôle des media et des réseaux sociaux mis en place par le régime militaire. Aujourd’hui encore elles et ils comptent bien faire savoir qu’on ne rend pas hommage à la révolution soudanaise et à ses martyrs en faisant trinquer au champagne les patrons français avec les généraux responsables des massacres, au milieu d’un parterre de grands patrons soudanais et d’exilés petits-bourgeois « acteurs de la transition soudanaise issus de la société civile », triés sur le volet.

Cette conférence aux dehors humanitaires vise plus à assurer de nouveaux débouchés aux entreprises françaises qu’à réellement aider le peuple soudanais réduit à la misère par des décennies de pillage et de clientélisme du régime militaire et islamiste du président déchu Al-Beshir. Elle est un nouveau geste opportuniste des occidentaux pour passer l’éponge sur les crimes des régimes autoritaires…

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Auteur: lundimatin