Confinement – deuxième lettre de Liaisons sur Kolkata

La revue Laisons nous fait parvenir une seconde lettre en provenance de Kolkata en Inde. Elle fait suite à celle qui nous publiions la semaine dernière et revient notamment sur l’usage politique qui a été fait de l’épidémie de coronavirus.

Ceci est la seconde lettre reçue de nos camarades à Kolkata en Inde. La première lettre revenait sur l’histoire de la montée du BJP et l’importance du soulèvement de Shaheen Bagh contre les politiques islamophobes du gouvernement Modi. Le texte qui suit examine le premier confinement (décrété sur la base de lois de l’époque coloniale), le rôle des médias comme élément clé de l’infrastructure du pouvoir et revient sur la mémoire de l’insurrection de Shaheen Bagh.

Cher Liaisons,

Dans notre dernière lettre, nous avons voulu raconter l’expérience de Shaheen Bagh, mais nous n’avons pas eu le temps d’élaborer sur ce qui l’a suivie : le confinement. Après que l’Inde détecte son premier cas de COVID-19 le 30 janvier 2020, le gouvernement Modi s’inquiète peu du virus. De janvier à mars, le BJP – le parti au pouvoir – s’est contenté de contrer les manifestations contre son projet d’amender la constitution, de soudoyer les législateurs, d’essayer d’organiser un pogrom à Delhi et d’accueillir Donald Trump. Les régions de l’Inde doivent alors élaborer leurs propres plans pour faire face au coronavirus, cela jusqu’à la dernière semaine de mars. Mais soudainement, le 24 mars 2020, le Premier ministre Modi décrète un embargo national, avec un préavis de quatre heures. Comme dans le reste du monde, le verrouillage suspend les droits de circulation les plus fondamentaux, exacerbe les tensions sociales existantes, intensifie les frontières politiques (tant en termes de géographie que de vie quotidienne) et donne à l’État carte blanche pour lancer une offensive punitive contre sa population.

En avril, le gouvernement ordonne l’application de la loi…

Auteur: lundimatin
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