Conflit ukrainien : genèse — Oleg NESTERENKO

L’histoire nous montre qu’en dépit des apparences, aucune guerre du passé n’a jamais eu une cause unique.

Au cœur de tout conflit majeur, il y a sans aucun doute un projet, fait de causes multiples et de sous-objectifs à atteindre dans le cadre d’un grand but ultime, souvent bien au-delà de la guerre elle-même.

Les éléments déclencheurs mis en avant par les parties en conflit ne sont que le reflet d’un aboutissement, la pointe d’un iceberg de divisions profondes qui non seulement ne peuvent plus être résolues diplomatiquement, mais souvent le contraire : une solution diplomatique serait un obstacle à la réalisation d’objectifs prédéterminés et soigneusement dissimulés.

Instaurer la démocratie

Fondamentalement, les États-Unis d’Amérique et accessoirement, le reste de la communauté occidentale, soutiennent que le but des conflits armés qu’ils ont impulsés de par le monde est d’établir des régimes d’État de droit, de libertés individuelles et collectives et d’apporter la lumière de la démocratie dans les territoires victimes de la tyrannie, de la dictature et de la barbarie.

Cependant, après avoir étudié plus de cinquante guerres et interventions armées menées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, directement par le bras armé des États-Unis et/ou indirectement par le biais de pays satellites, et en en analysant le résultat final, nous pouvons faire une observation significative :

• soit les États-Unis d’Amérique sont incroyablement mauvais pour atteindre leurs objectifs – car ces derniers ne sont jamais atteints ;

• soit, et pour être plus sérieux, les véritables raisons du processus continu de destruction de certaines parties du monde n’ont pas vraiment, ou pour être plus précis, n’ont rien à voir avec celles annoncées.

L’objectivité de cette observation n’est pas à mettre en doute car il existe trop de précédents de « réalisations » dont les résultats finaux nous sont bien connus. Pour ne nommer que les plus importantes d’entre elles, citons les guerres en Corée et en Chine, au Guatemala, au Vietnam et au Cambodge, en Irak, en Bosnie et en Serbie, en Afghanistan, en Libye et en Syrie.

Sans parler des nombreuses interventions « secondaires » des EU tout au long de l’histoire moderne, y compris les bombardements directs de civils comme à Cuba, au Congo, au Laos, à Grenade, au Liban, au Salvador, au Nicaragua, en Iran, au Panama, au Koweït, en Somalie, au Soudan, au Yémen et au Pakistan.

Et même cette liste est loin d’être exhaustive, car elle…

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Auteur: Oleg NESTERENKO Le grand soir