Le Congrès mondial de la nature se tient du 3 au 11 septembre à Marseille. Deux journalistes de Reporterre sont présentes à cet événement autour de la biodiversité, et proposent un suivi quotidien.
Retrouvez tous nos articles ici.
Marseille (Bouches-du-Rhône), reportage
Le Congrès mondial de la nature a bien failli tourner court. Pourtant l’Assemblée des membres, instance qui vote les nombreuses motions de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), s’est ouverte mercredi après-midi sur une note légère, voire comique, avec l’apparition à l’écran de « l’ambassadrice de bonne volonté de l’UICN », Iruka, chantant « We love you Planet » en s’accompagnant à la guitare (une précédente interprétation existe en ligne). Mais l’amusement a vite laissé place à la tension. Une motion d’urgence, la motion M, était soumise au vote. Déposée deux jours avant l’ouverture du Congrès, elle réclame le report des votes des motions à dans un mois. Plus de la moitié des membres mandatés de l’UICN l’ont soutenue. Mais il en fallait les deux tiers pour qu’elle soit acceptée.
Le soulagement de la délégation française était palpable car le report du vote des motions, moment décisif du congrès, aurait privé la France d’un final en fanfare. Au-delà des enjeux hexagonaux, attendre un mois risquait de dissoudre les résultats du congrès dans la préparation de la COP26 à Glasgow, réduisant les efforts de mettre la biodiversité à l’agenda de la rencontre mondiale sur le climat. Tous les quatre ans, les motions de l’UICN constituent en effet une sorte d’état des lieux des priorités en matière de conservation de la nature à l’échelle mondiale.
Un seul représentant chinois
Qui défendait cette motion M qui a failli faire dérailler le congrès ? « C’est la manifestation de la frustration de certains membres à cause de la situation sanitaire : les conditions imposées aux pays en zone rouge, les quarantaines qui augmentent beaucoup les coûts de séjour, les vaccins non reconnus par la France ont empêché beaucoup de membres de nous rejoindre », explique Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l’UICN, qui compte 58 organisations membres. La délégation chinoise est ainsi réduite à la portion congrue, seul un représentant ayant été autorisé à quitter la Chine. Sous-représentés aussi les petits États insulaires du Pacifique, qui font entendre leur voix à travers la prise de parole d’un représentant fidjien. Voter par voie…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Magali Reinert Reporterre