« Construire un paradis en enfer » : 8 écoptimistes contre le fatalisme

Paris, reportage

Dans un monde où tout semble s’effondrer, existe-t-il un remède efficace pour soigner l’écoanxiété ? Voilà l’énigme qui a poussé la journaliste Dorothée Moisan à s’intéresser à celles et ceux qui ont su dépasser ce mal du siècle engendré par la catastrophe climatique en cours. Le résultat prend la forme d’un livre réjouissant destiné à souligner qu’au bout de ce constat sombre se trouvent des motifs de réconfort. Publié dans la collection Seuil-Reporterre, Les Écoptimistes dresse le portrait de neuf personnes qui, à leur manière, créent « une société en adéquation avec les limites planétaires ».

Lors d’une rencontre organisée lundi 13 février, à l’Académie du climat située dans le 4e arrondissement de Paris — lieu destiné à « se mettre en mouvement et œuvrer ensemble pour une transition écologique juste et solidaire » —, Dorothée Moisan a réuni huit de ses neuf « Avengers de l’écoptimisme ».

Gilles Clément, Guillaume Meurice, Heïdi Sevestre…

Prenant à bras-le-corps les questions de transmission, de militantisme, d’actions et de liens, cette euphorie réaliste est portée par le jardinier Gilles Clément, l’humoriste Guillaume Meurice, l’ingénieur low-tech Corentin de Chatelperron, la maire Europe Écologie-Les Verts (EELV) de Poitiers Léonore Moncond’huy, la glaciologue Heïdi Sevestre, l’écologue Franck Courchamp, la conseillère en transition Anne de Béthencourt, l’étudiante Louise Arrivé et l’ancien gréviste de la faim qui a fait plier le gouvernement helvétique Guillermo Fernandez. Tous ont en commun de remettre le collectif au centre d’une société trop souvent repliée sur elle-même. Ou encore, « de ne pas être des écologistes en PLS », plaisante Guillaume Meurice.

Au départ, certains ont même refusé de participer, de crainte de verser dans une caricature de l’écologiste « béat », « naïf ». Loin de penser qu’il suffit de fermer le robinet pendant que l’on se brosse les dents pour sauver l’humanité, ces écoptimistes ne minimisent pas les embûches qui les attendent, et s’engagent à leur manière dans une lutte de long terme pour remporter des batailles. Au-delà, c’est une transformation en profondeur d’une société toujours consumériste qui est attendue. « Agir pour ne pas céder aux sirènes du fatalisme » résonne chez eux comme un mantra.

D’emblée le ton est donné. « Au beau milieu du tunnel de l’écoanxiété, la lumière se fait rare, lance en préambule Dorothée Moisan. Alors que je me sentais paralysée par l’ampleur du défi, ils ont été mon halo de lumière. » Pour la journaliste, le déclic a eu lieu en avril 2015 après avoir refermé une revue…

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Auteur: Fanny Marlier Reporterre