Ces derniers temps, j’ai eu beaucoup de discussions avec des ami.e.s autour de l’intime, de la pudeur et des ragots. Ces discussions ont toutes commencées de façon assez légère avant de devenir de véritables moments de réflexion et de partage de soi.
En est sorti l’évidence d’un amour/haine du ragotage, d’une méfiance ambiguë vis à vis de ces modes de discussions, de partage de récits et de confessions. C’est pourquoi je tente ici de faire un condensé de ce qui a pu sortir de ces différents moments, à la fois pour garder une trace, mais également dans le vague espoir que cela puisse entrer en résonance avec d’autres visions, d’autres expériences et peut-être approfondir toutes les questions que cela pose en filigrane. Juste faire papoter en fait.
Il me semble avoir lu y’a gavé longtemps une phrase écrite par un.e anthropologue qui disait en substance « la rumeur est à la base de la communauté ». En vrai, j’ai probablement juste lu la quatrième de couverture, et mal interprété ce que le travail de la personne en question voulait montrer. Cependant, j’ai été marqué par cette idée, et même si je ne sais plus du tout d’où je tire cette référence, elle m’est restée en tête. Ce que j’en ai compris c’est que la production de récits auto-centrés concernant l’intimité des personnes composant la communauté permettait à la fois d’établir des complicités au sein de ce tissu relationnel, tout en affirmant des codes de valeur, entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Mais le ragotage n’est pas systématiquement un tribunal garantissant la bonne tenue de la morale en cours. Le ragotage permet à partir de récits précis, de montrer les zones d’ambiguïtés potentielles au sein de systèmes de valeurs partagés, de réactualiser la pertinence de ces derniers, de contracter des affects au contact de la vie de l’autre. En un sens, le ragot nous implique éthiquement et…
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