Contre la crise du logement, un référendum pour socialiser les groupes immobiliers et exproprier les spéculateurs

Des citoyens se mobilisent dans toute l’Allemagne contre la hausse des loyers et la spéculation. À Berlin, les électeurs votent ce 26 septembre, en même temps que les législatives, pour dire s’il faut exproprier les grandes firmes immobilières.

Le 26 septembre, les Berlinois seront triplement appelés aux urnes : pour renouveler leur Parlement comme le reste du pays, pour élire leur maire, et pour participer à un référendum d’initiative citoyenne. La question de celui-ci sera : faut-il oui ou non socialiser les logement des grandes firmes immobilières présentes à Berlin, celles qui détiennent plus de 3000 appartements. Le résultat du vote pourrait changer la vie de centaines de milliers d’habitants de la capitale allemande.

« Le logement, c’est un droit fondamental », souligne Corinna Stupka, la soixantaine, enseignante en lycée. Pendant des mois au printemps dernier, elle a battu le pavé et parcouru parcs et terrasses pour recueillir le nombre de signatures nécessaires pour exiger l’organisation d’un vote. Fin juin, c’était chose faites, les militantes et militants de l’initiative citoyenne à l’origine du référendum ont déposé à la mairie plus de 349 000 signatures de Berlinoises et Berlinois. « Moi aussi j’ai été locataire, même si aujourd’hui je suis propriétaire de mon logement. J’ai vu comme la situation a changé à Berlin depuis la crise financière et en particulier depuis cinq ans, explique l’enseignante. De l’argent a afflué d’investisseurs qui ne savaient pas quoi en faire, alors ils l’ont placé dans l’immobilier, où les rendements sont élevés. Et c’est devenu très difficile pour les habitants. »

Depuis la fin des années 2000, le prix des loyers a doublé à Berlin, où 80 % des habitants sont locataires. Dans le même temps, des entreprises immobilières ont fait main basse sur des dizaines de milliers de logements de la ville. Certaines ont tout simplement racheté les immeubles d’anciens bailleurs communaux privatisés ces vingt dernières années. C’est le cas de l’entreprise allemande Deutsche Wohnen, créée en 1998 par la Deutsche Bank. Elle possède plus de 110 000 logements à Berlin aujourd’hui. L’année dernière, la firme a distribué à ses actionnaires plus de 300 millions d’euros de dividendes. Comme bailleur en revanche, elle a très mauvaise réputation : elle contourne par tous les moyens les règles d’encadrement des loyers en vigueur, les réparations ne sont pas faites quand le chauffage tombe en panne en hiver…. Au…

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Auteur: Rachel Knaebel