Contre la loi Sécurité globale, la flamme de la liberté brûle dans le Vercors

  • La Chapelle-en-Vercors (Drôme), reportage

Tout est parti d’un ébahissement, quand, le 9 janvier, trente personnes qui tentaient de signifier pacifiquement à La Chapelle-en-Vercors, bourg perché dans le massif montagneux, leur opposition à la loi Sécurité globale. Une quinzaine de gendarmes les en avaient empêchées, contrôlant les pièces d’identité et photographiant chaque citoyenne et citoyen. Que faire ? Se taire, rentrer chez soi ? Ou réagir et affirmer que le droit de manifester est essentiel. La mobilisation a sonné, et samedi 13 février, près de trois cents personnes se sont retrouvées dans le bourg de sept cents habitants, bravant le froid perçant (-2 °C dans une atmosphère humide) pour dire, dans le calme, « Pas de sécurité sans liberté ».

Et c’est dans une joie surprenante que pendant plus de deux heures, malgré le froid glacial, les gens se sont retrouvés sur la place du marché, en contrebas de l’église, parlant pour la première fois depuis longtemps avec les amis retrouvés, entre la buvette, un panneau d’expression libre, une librairie présentant des textes anarchistes et écologistes, et au son d’une batucada entraînante. « En période de Covid, la manifestation est devenue le dernier lieu de sociabilité », s’amusait Nathalie, venue du Diois, au milieu des groupes qui se parlaient joyeusement, des enfants aux joues rouges et des chiens déambulant tranquillement.

Mais personne n’oubliait pourquoi elle ou il était là : redire avec force que le projet de loi Sécurité globale est une atteinte aux libertés qui n’a rien à voir avec la sécurité et tout avec la répression des mouvements sociaux.

Plus de gens dans la répression que de paysans !

Plusieurs prises de parole ont exprimé ce refus. L’écrivain Alain Damasio a rappelé que depuis une vingtaine d’années, « on empile les lois liberticides au nom du terrorisme. En gros, entre 2000 et 2018, il y a eu 280 morts dues au terrorisme. Donc pour 15 à 20 morts par an, on empile des lois liberticides qui touchent absolument tout le monde. »


Alain Damasio : « Il y a plus de gens pour nous réprimer que de gens pour nous nourrir ! »

Il a aussi rappelé que la loi, outre l’article 24 qui prévoit d’empêcher de filmer les actes de violences de la police, comprend de nombreuses dispositions dangereuses. Le projet de loi veut en effet donner aux agents de sécurité des firmes privées des prérogatives appartenant jusque-là à la police d’État. Ce renforcement de l’appareil répressif conduit à une…

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Auteur: kempf Reporterre