Contre la réforme du chômage “dans la joie et dans la rage”

À Montpellier, le quatrième Vendredi de la colère a connu un net regain de mobilisation, et de signification.

Entre trois et quatre cents personnes s’étaient rassemblées en fin de matinée pour un nouveau Vendredi de la colère ce 23 avril, devant les grilles du Centre chorégraphique, boulevard Louis Blanc à Montpellier. Soit un net regain de mobilisation dans la mouvance des occupations d’établissements culturels. La cible avait été soulignée comme jamais : au-delà du sort fait au monde de la culture, le paquet est mis contre la réforme de l’assurance chômage dans son ensemble.

Le discours introductif, concis et percutant, fut on ne peut plus net. Les manifestants s’étaient donné rendez-vous « pour le retrait » de « cette réforme, d’une violence inouïe » qui va toucher « un million de personnes ». Or il est inadmissible « de faire des économies » en s’en prenant « aux plus précaires », inacceptable « de faire payer à la population la crise sanitaire », alors que tout indique l’urgence de « défendre nos biens communs ». Et ce n’est qu’à ce stade du propos qu’est avancée aussi la défense de « la culture, au sens large », la culture comme composante de cet intérêt commun, qui fait « que nous sommes autre chose que des consommateurs et des consommatrices », que nous sommes « des êtres de liens, d’émotions, de pensée, et de dialogue ».

Le soleil était rayonnant, la foule souvent juvénile et bigarrée, le char des étudiants des Beaux-arts en colère (“Sauvons la culture de la fosse”) haut en couleurs, d’un touch un peu punk et pas mal queer. Tout résonnait dans le ton annoncé de cette journée, qui passait un cran supérieur, en proclamant : “Amène ton monde” pour agir “avec rage, mais aussi avec joie”. On n’a guère senti, toutefois, la mobilisation qu’on espérerait du monde syndical. Il n’est que les Gilets jaunes de Près d’Arènes pour s’obstiner absolument dans l’intersectoriel. Plus tôt dans la matinée, quelques membres du B.A.T. du peuple s’étaient retrouvés, à leur manière autonome, devant le Pôle Emploi de Celleneuve, bloquant momentanément son entrée, pour sensibiliser les ressortissants et populariser la permanence administrative et sociale des mercredis à 18h.

Retour Boulevard Louis Blanc. Par la force de la situation, c’est la place de la culture qui revenait en tête des perspectives. A Montpellier, cela n’est en rien synonyme d’un cercle confiné. Tout une population est concernée….

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Auteur: Le Poing