Contre la suppression de la redevance ! Pour la refondation de l'audiovisuel public !

« Je n’accepterai jamais qu’une entreprise publique, quand on lui demande un effort […], considère que la seule réponse serait d’augmenter la redevance, ou d’aller faire du lobbying en commission. » En décembre 2017, seulement quelques mois après son élection, c’est avec tout le mépris qui le caractérise qu’Emmanuel Macron qualifiait ainsi de « honte » l’audiovisuel public et semait les graines d’une nouvelle saignée budgétaire. Une politique qui marquera son premier quinquennat : selon les conclusions d’un avis sénatorial (nov. 2021), « le bilan du Gouvernement concernant l’audiovisuel public […] s’identifie, pour l’essentiel, à une cure d’austérité opérée à travers une baisse des moyens à hauteur de 190 M€. […] Deux entreprises ont eu à supporter l’essentiel de ces baisses depuis quatre ans, France Télévisions à hauteur de 160 M€ et Radio France pour près de 20 M€. »

Mais il lui en faut encore davantage : en campagne pour sa réélection en 2022, Emmanuel Macron a annoncé vouloir supprimer la redevance audiovisuelle, soit la principale source de financement du service public. Une proposition que devrait entériner le projet de loi de finances rectificatives, annoncé pour le 29 juin. En la présentant comme une mesure en faveur de la population – elle devrait être intégrée au futur « paquet pouvoir d’achat » du gouvernement –, la majorité présidentielle brouille sciemment les cartes. Pire : elle oppose les usagers à leurs services publics, tout en prétendant agir pour le bien des premiers… comme des seconds !

Cette philosophie 100% néolibérale – dictant la politique infligée à l’ensemble des services publics – fait consensus de l’extrême droite à la droite : Éric Zemmour (Reconquête !) avait fait de la suppression de la redevance une revendication de campagne, de même que Marine Le Pen (RN) et Valérie Pécresse (LR).

Comment le gouvernement compte-t-il dès lors compenser les 3,7 milliards d’euros équivalant au montant annuel de la redevance ? Le flou règne et ce n’est pas bon signe. Au micro de France Inter (22 avr.), Emmanuel Macron annonçait « un budget avec de la visibilité pluriannuelle » qui « ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement ». Mais rien ne dit que ce budget serait fixé à la même hauteur (déjà largement insuffisant), ni qu’il serait garanti. La règle de l’annualité budgétaire et les baisses de crédits alloués au service public pendant cinq ans…

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Auteur: Pauline Perrenot Acrimed