Contre l'agro-industrie, écolos et paysans endommagent une mégabassine

Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), reportage

Environ 3 000 personnes se sont retrouvées samedi 6 novembre à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) pour une nouvelle journée de lutte contre la prolifération des « mégabassines ». Les participants, dont plusieurs associations environnementales, ont répondu à l’appel du collectif Bassines non merci, de la Confédération paysanne et des Soulèvements de la Terre afin de « lutter concrètement contre l’accaparement de l’eau et la destruction d’écosystèmes entiers ». Dans l’ancienne région Poitou-Charentes, 93 « réserves de substitution » sont prévues, dont seize dans le Marais poitevin. Ces réserves d’eau gigantesques — des piscines de 8 à 10 hectares (entre 11 et 14 terrains de football), profondes de 15 mètres — symbolisent pour les opposants un modèle agricole ignorant l’urgence écologique au seul bénéfice de l’agro-industrie.

À midi, le champ de foire de Mauzé-sur-le-Mignon s’est doucement rempli sous un beau soleil d’automne. Les tables du banquet paysan proposé à prix libre ont rapidement été occupées, et l’on sentait déjà, au-delà de la chaleureuse ambiance, la détermination des participants et participantes.

Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassine non merci. © Corentin Fohlen/Reporterre

Les prises de parole des associations et collectifs mobilisés se sont succédé pour décrire les multiples travers de ces réserves d’eau géantes appelées « mégabassines » :

  • l’accaparement de l’eau — un bien commun — au profit de quelques-uns et pour l’irrigation de l’agriculture intensive ;
  • les perturbations en chaine du cycle de l’eau, de l’assèchement de zones humides jusqu’aux incidences directes sur les nappes phréatiques ;
  • les conséquences mortifères sur la biodiversité (dont des espèces d’oiseaux déjà en déclin comme l’outarde, l’œdicnème ou le busard, mais aussi des insectes) ;
  • les répercussions sur la qualité de l’eau, déjà polluée par les pesticides et les nitrates ;
  • le dédain des enjeux environnementaux liés au changement climatique quant à la gestion de l’eau ;
  • le financement des travaux par des fonds publics sans l’avis de la population ;
  • le mépris de directives européennes et de l’avis récent du tribunal administratif.

Constatant la surdité des pouvoirs publics et l’absence de dialogue, les organisations présentes et les manifestants ont défilé joyeusement dans la commune de Mauzé-sur-le-Mignon afin d’affirmer, à travers des…

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Auteur: Reporterre