Les Vaîtes et les Lentillères sont deux luttes sœurs. Des terres maraîchères, des jardins populaires, des espaces autogérés, dans les deux cas menacés par des projets de bétonisation qui avancent sous le signe d’un capitalisme peint en vert en s’appelant écocité, ou écoquartier. Les Vaîtes, 34 hectares de terres menacées à Besançon par un « écoquartier », les Lentillères 9 hectares à Dijon qui font face au béton froid et gris de la première phase en cours de réalisation de l’écocité « des Maraîchers ».
Ce qui nous relie, c’est une même résistance. Une résistance à l’artificialisation des terres qui partout avance. Une résistance au phénomène de métropolisation qui touche ces deux villes et met en concurrence des territoires entre eux. Les habitant·es subissent toujours et partout les mêmes formes d’urbanisme mondialisé qui lissent et homogénéisent les vies urbaines.
Contre ces logiques de concurrence, les Vaîtes et les Lentillères incarnent une solidarité et une entraide entre territoires en lutte contre une logique destructrice et conscients de la nécessité d’un changement sociétal profond.
« Nous avons un autre modèle à proposer »
Nous, collectifs, associations, paysan·nes, territoires en luttes, nous nous reconnaissons dans cette volonté de dépasser les clivages concurrentiels. Nous avons un autre modèle à proposer : celui de la coopération, de la défense du vivant, de la défense des terres et de l’agriculture paysanne, celui du droit à cultiver son jardin même sans titre de propriété. Avoir accès à la terre en ville, c’est aussi donner les moyens aux plus précaires, qui n’ont pas le luxe de pouvoir s’échapper à la campagne quand bon leur semble, de cultiver et récolter des légumes.
Nous voyons cette lutte conjointe des Vaîtes et des Lentillères comme un pas vers un horizon désirable. Un horizon dans lequel se développe un rapport sensible au vivant qui dépasse les expertises scientifiques. Un horizon où la ville n’est pas que densification et la campagne que désertification. Un horizon où les liens tissés entre jardinièr·es, habitant·es et non-humains ne sont pas du superflu « non essentiel ».
Ce sont des petits morceaux de monde à préserver face à l’avancée des pelleteuses.
Des pans de forêts entiers brunissent sous l’effet du réchauffement climatique. La biodiversité s’effondre. L’équivalent d’un département de terres agricoles ou naturelles disparaît tous les 7 ans sous le béton.
Les politiques qui…
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Auteur: collectif