Contre l'autoroute Toulouse-Castres, Extinction Rebellion occupe une maison

Saint-Germain-des-Prés (Tarn), reportage

Samedi 4 février au petit matin, emmitouflé dans leur manteau et bonnet, un groupe de personnes s’est engouffré discrètement dans une maison de Saint-Germain-des-Prés, dans le Tarn. Le pavillon est tout près de la RN 126 qui relie Castre à Toulouse. Il se situe aussi sur le tracé de la future autoroute contestée reliant ces deux mêmes villes.

C’est pour cette raison que le collectif Extinction Rebellion (XR) l’a pris pour cible. Les anciens occupants du logement ont été expropriés par Atosca, concessionnaire de la future A69. Pour protester contre l’A69, mais aussi « bloquer et interrompre » son chantier, les militants écologistes ont décidé de squatter les lieux le plus longtemps possible. Une soixantaine de personnes a participé à l’opération.

Au bout de quelques heures, les gendarmes ont délogé les occupants. Trente-et-une personnes ont été interpellées et leur identité contrôlée. Le nouveau propriétaire des lieux, Atosca, a déposé plainte pour violation de domicile.

Depuis plusieurs mois, Extinction Rebellion a rallié l’opposition à ce projet d’autoroute vieux de quarante ans et jugé « anachronique » par l’autorité environnementale. L’antenne toulousaine du mouvement de désobéissance civile veut concentrer ses efforts sur le projet de l’A69. « Il est emblématique de la destruction du vivant, des sols, de la hausse des émissions de CO2 », selon Pierre, un militant.

« La mobilisation s’élargit »

XR rappelle dans son communiqué que « le projet de l’A69 est un non-sens écologique et social : 366 hectares de terres agricoles, de zones humides, de zones boisées saccagées, un trajet au prix de 17 euros, tout ça pour passer à côté d’une route nationale [la RN126] qui existe et ayant fait l’objet d’une proposition d’aménagement ».

Avec le sabotage en décembre de plusieurs engins de chantier destinés aux travaux de l’autoroute par le collectif La Buse, les actions d’Extinction Rebellion donnent au mouvement une tournure plus musclée. Elles viennent s’ajouter aux mobilisations du collectif La Voie est libre (LVEL), de France Nature Environnement (FNE), de la Confédération paysanne et d’anciennes associations comme le Pact. Depuis plus d’un an, LVEL organise des événements festifs et familiaux pour décrier un « projet inutile » et demander à la place l’aménagement de la RN 126.

Les militants de LVEL se réjouissent des initiatives de XR. « La mobilisation s’élargit, ça crée une nouvelle dynamique », se félicite Geoffrey. Ce dernier se trouvait parmi les quelques Tarnais venus soutenir et applaudir les participants au squat, alors que la gendarmerie les délogeait….

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Auteur: Anouk Passelac Reporterre