Révolutions de notre temps. Manifeste internationaliste, collectif Les Peuples Veulent, Zones, 128 pages, 15,50 euros.
Tout commence en banlieue parisienne en 2019, lorsque des révolutionnaires en exil et des militants locaux créent la Cantine syrienne. Un lieu d’échanges et d’amitiés politiques donnant naissance à un réseau qui s’internationalise rapidement : Les Peuples veulent. En 2023, les discussions se muent en un projet d’écriture collectif qui traverse les océans pour donner naissance au Manifeste internationaliste.
Fort des luttes menées depuis un quart de siècle, de leurs mémoires et de leurs expériences, de leurs succès et de leurs revers, le réseau propose des chemins pour faire avancer la cause révolutionnaire, celle du pouvoir populaire qui, partout, est encadré, enchaîné et combattu. Les avant-gardes du siècle passées ne sont plus de mises, pas plus que le Grand Soir : il n’y a pas de modèle à fétichiser, pas d’épiphanie à attendre. « El tiempo de la revolución es ahora , clament les féministes argentines : « Le temps de la révolution, c’est maintenant », dans l’accumulation des combats et l’élargissement des causes.
La constitution d’une « culture révolutionnaire transnationale », encore appelée « internationalisme populaire non aligné », ne va pas sans embûches. L’expérience parle, et le manifeste se garde des raccourcis et simplifications du réel. La création d’un réseau par-delà les continents soulève la question des modalités d’aide possibles. L’humanitaire, mené par les États et les ONG, tend à maintenir les dominations et à imposer des formes d’organisations aux peuples. L’arrivée des associations en Palestine après les accords d’Oslo balaie ainsi…
Auteur: François Rulier